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L'heure est à l'inquiétude dans le plus ancien
aéroclub de tout le pays. En effet, en proie à des difficultés financières
insupportables, l'aéroclub, qui dispose de ses bases à l'aéroport « Abdelhafidh Boussouf » de Aïn Bouchekif,
risque bel et bien de mettre la clef sous le paillasson.
Le président de l'école de formation des pilotes, le pilote instructeur et commissaire de vol, Benaouali Aoued, ne veut pourtant pas abandonner la partie. « Comment peut-on laisser disparaître un aéroclub, le plus ancien du pays et qui a vu sortir de ses murs de grands pilotes, aujourd'hui en fonction dans plusieurs compagnies étrangères » s'interroge-t-il, des trémolos amers dans la voix. «Exclu du bénéfice de subventions de l'Etat depuis plusieurs années malgré son caractère d'établissement de formation à l'adresse des jeunes et des moins jeunes », se plaint encore le président de l'aéroclub, l'école de pilotage de Tiaret est reconnue, pourtant, comme une véritable école de formation depuis les années soixante, pour avoir formé des pilotes devenus plus tard des commandants de bord à Air Algérie et dans plusieurs compagnies étrangères. «Malgré le manque de moyens, l'aéroclub a continué à fonctionner cahin-caha mais aujourd'hui la situation devient intenable, avec tous les aéronefs et le matériel, qui va avec, à l'arrêt faute de ressources financières», se désole Benaouali Aoued. Trois appareils, un quadriplace Zlin-43 et deux biplaces Zlin-42 sont cloués au sol depuis de nombreuses années, faute de révision générale obligatoire pour obtenir le certificat de navigabilité (CDN). Le club aéronautique de Tiaret se trouve dans la même situation que l'imposant aéroport «Abdelhafidh Boussouf» de Aïn Bouchekif, lui aussi en jachère depuis de nombreuses années, un pur gâchis. Considéré comme le plus important en Oranie après celui d'Es Sénia à Oran, l'aéroport de Tiaret n'a jamais été véritablement exploité depuis sa création dans les années soixante-dix. A part quelques départs vers les Lieux Saints de l'islam ou quelques rares vols assurés par la défunte compagnie Khalifa Airways et Air Algérie, l'imposante infrastructure aéroportuaire et ses équipements sont mangés par la poussière et la fiente des oiseaux. Pourtant, beaucoup d'argent a été dépensé pour la mise à niveau de l'aéroport dont le confortement de la piste sur une longueur de 3,2 kilomètres, la réalisation de voies secondaires et la modernisation de l'éclairage du tarmac. |
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