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Il
est où ? Le pays navigue sans gouvernail et tout ce que le peuple piéton à de
certitudes, c'est cette incertitude qui enveloppe le destin de l'Algérie. On
nous annonçait en grande pompe son retour triomphal. Même Ennahar
est allée de son intox du jour en nous fourguant des images vieilles de presque
trois ans. On nous a dit de croire sur parole, de ne pas trop crier sous les
balcons de la République parce que monsieur se repose.
Entre-temps, les réseaux sociaux se sont déchaînés et les faux profils, en snipers, et les fake news ont argumenté une actualité médicale en l'absence d'informations dignes de confiance et surtout sourcées. Dans ce désert médiatique, aussi paradoxal que cela puisse être, un charivari de tonnerre s'est fait entendre sur tout le pays, chacun y allant de sa version fondée, à mille pour cent, à un million pour cent. La source : un coup de téléphone d'une amie à la tata du cousin de l'épicier du coin qui lui n'a pas fait grève. Un neveu des services qui ne peut pas en dire plus ou une voyante à mille balles la séance. Vivant, en bonne santé, montrant même la route à suivre au chauffeur présidentiel, chantent les partisans du cinquième mandat. Mais personne ne peut jurer de l'avoir vu en live, de lui avoir parlé ou même l'avoir vu bouger ses lèvres. Qu'importe, l'essentiel c'est qu'il a atterri sur le tarmac de Boufarik et que le pays va connaître une nouvelle impulsion sous son règne immortel, disent-ils. Les autres, ceux qui marchent, qui dénoncent, qui espèrent une autre Algérie, ceux-là sont des millions, des milliards qui disent qu'il fut. Qu'il n'est plus. Des détails, des impressions, des clins d'œil, tout est prétexte à justifier la rumeur. Parce qu'actuellement, ce ne sont que des rumeurs qui alimentent le tube digestif et chauffent le pays, des ballons-sondes comme disent les observateurs avertis de rien du tout. On aurait tout simplement pu nous éviter tout ce mal de crâne si on nous disait la vérité, une fois pour toutes. S'il est revenu et apparemment en bonne santé, selon le scoop d'Ennahar, qu'il nous dise quelque chose ! Qu'il nous insulte même, mais qu'il murmure à l'oreille de son peuple ! Qu'on lui tende le micro, qu'on lui donne le journal du jour, comme ça on saurait que ce ne sont pas des images montées. Enfin, s'il est là qu'il se manifeste, ce n'est pas aussi difficile que ça et on aura au moins la certitude qu'il est là. Mais non, on préfère envoyer les Sherpas se faire étriper sur les plateaux-télé, on laisse la situation pourrir et on donne le temps à la France de se replacer et de nommer ses propres porte-paroles de la Révolution. Hier, des avocats ont été réprimés pour les empêcher de quitter l'enceinte de la cour d'Alger. Est-ce le début de la répression ? |
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