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Des milliers de lycéens et de collégiens
ont investi, encore une fois hier, les rues de nombreuses villes du pays. Les
processions ont commencé dès huit heures du matin avec le même slogan, non à un
cinquième mandat du président Bouteflika.
Dans les rues d'Alger, les lycéens « armés » de l'emblème national, de drapeaux amazighs, de « darbouka » et de petites pancartes ont créé « une ambiance festive » notamment à la grande poste d'Alger et à la place Maurice Audin. Cette mobilisation surprise a été décidée en soutien aux étudiants qui ont été sommés de quitter les bancs de l'université suite aux vacances « forcées » imposées par le ministère de l'Enseignement supérieur. Des lycéens sortis du lycée Omar Ibn El-Khettab (ex-Sacré Cœur) ou du lycée Arroudj Kheir-Eddine Barberousse (ex-Lycée Delacroix) ont commencé à se regrouper vers les coups de 10 heures du matin et le mouvement a pris forme avec l'arrivée des collégiens des CEM Dhamia et Pasteur. Un nombre important de parents sont venus récupérer leurs enfants devant les établissements cités, d'autres arrivés quelques minutes en retard tentaient de les chercher au milieu de la foule. Tout en répétant les slogans contre le cinquième mandat, les lycéens arpentaient les rues de la ville sous le son des klaxons des automobilistes de passage qui n'ont pas manqué de manifester leur soutien. Des personnes âgées s'approchaient des lycéens pour les convaincre de rentrer chez eux afin d'éviter les dérapages. Mais peine perdue, les lycéens expliquant les motivations de leur contestation : « Nous luttons pour notre avenir et un avenir meilleure pour notre pays ». D'autres disaient « on est là, hadji, pour que les jeunes Algériens ne prennent plus le chemin de la harga? ». Les services d'ordre sur leurs gardes ont tenté calmement de scinder les lycéens en plusieurs groupes pour pouvoir maîtriser la situation, mais les lycéens se sont engouffrés dans les différentes ruelles limitrophes, scandant le fameux slogan en vogue et très prisé par les jeunes « Makach el khamsa ya Bouteflika, djibou BRI djibou saîka». A Oran, étudiants et lycéens de la wilaya ont participé massivement hier à la marche contre le 5ème mandat. Une marche organisée par un dimanche contrairement aux habituelles marches estudiantines de chaque mardi. Les lycéens étaient nombreux à cette marche, vu que certains établissements scolaires ont suivi le mot d'ordre de grève lancé par certains syndicats de l'éducation. D'autres étudiants ont choisi de se rassembler à la place du 1er Novembre d'où ils ont entonné leurs chants habituels contre le 5ème mandat. A Constantine, les jeunes des lycées et CEM ont quitté les bancs des classes pour investir la rue. Des citoyens rassemblés en petits groupes, dans la matinée d'hier, au centre-ville, discutant de la situation préoccupante du pays, ont été surpris par une déferlante de jeunes qui ont investi la rue pour manifester leur colère contre un 5ème mandat de Bouteflika, reprenant les mêmes slogans des adultes qui ont marché ces derniers jours dans le centre-ville de Constantine. Les manifestations des jeunes ont été vécues à travers tous les centres urbains où les lycéens et même les élèves des établissements scolaires du cycle moyen ont battu le pavé, après avoir forcé l'ouverture des portes des établissements scolaires. Car, les enseignants et les personnels de ces établissements étaient présents, les élèves sont bien rentrés à l'intérieur, avant de commencer à manifester dans les cours et rebrousser chemin vers la rue. |
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