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L'opposition
populaire contre le 5ème mandat, dont les rangs grossissent de jour en jour
avec des ralliements politiques parfois suspicieux, est en train de donner à la
scène politique algérienne des contours tout à fait vivifiants. Une
configuration politique qui est en train de mener vers une franche bataille de
générations pour une régénération globale du pays et de ses institutions, un
changement de la manière dont est géré le pays, avec plus de transparence, mais
surtout avec tous les ingrédients de la vraie démocratie, la bonne gouvernance
et l'alternance au pouvoir.
Les marches populaires, saluées dans le monde pour leur pacifisme, contre le 5ème mandat ont montré que les Algériens ont un besoin pressant de renouveau et, plus que tout, d'être seuls à décider de leur avenir, en toute transparence à travers des institutions légitimes, légales, crédibles et désignées par des élections honnêtes et transparentes. C'est en fait le fond du problème et en même temps la solution de cette formidable « protesta » nationale contre l'organisation d'une élection présidentielle qui est en train de prendre la forme d'une bérézina pour les partis de la majorité présidentielle, acculés au silence. Pour autant, « le coup est parti » avec la réception par le Conseil constitutionnel des dossiers des 21 candidats à la candidature à cette présidentielle. Dont celui du candidat du pouvoir, et non du FLN, puisque le comité central ne s'est pas réuni pour le désigner. L'examen de ces dossiers est en cours, en même temps que les manifestations contre le 5ème mandat. Pour la rue algérienne, l'option du refus est irréversible, il ne saurait en être autrement. Pour le candidat et ses soutiens, retirer maintenant cette candidature serait non seulement un échec patent devant la pression de la rue, mais une sorte de reniement de tout ce qui a été fait pour aller vers un 5ème mandat. Abdiquer devant la colère de la rue n'a pas été jusqu'à présent à l'ordre du jour des autorités et si elles ont toléré les manifestations, cela ne veut pas dire qu'elles les acceptent. Reste maintenant le bras de fer qu'il faut gérer, car imposer contre la volonté populaire le 5ème mandat est également politiquement suicidaire. La seule solution qui se présente et qui ne dévalorise ni ne désavoue les deux parties, partisans et adversaires du 5ème mandat, c'est aller vers des compromis politiques qui écouteront la demande pressante de la rue pour un changement radical dans la gouvernance, la fin d'un système de gestion opaque et occulte des affaires du pays et organiser dans le calme une transition vers ce que certains appellent « une seconde République ». Mais, les choses ne sont pas aussi faciles, car l'avenir du pays est entre les mains du Conseil constitutionnel qui doit statuer sur les 21 dossiers de candidature, dont celui du président Bouteflika. Mais, les partisans d'un 5ème mandat semblent s'être piégés : faire déclarer son dossier irrecevable, c'est donner l'occasion à des « inconnus » politiques de se mettre sur la ligne de départ. Seule solution, celle de faire « recaler » pour une raison ou une autre tout le monde et annoncer le report de cette élection. C'est à peu près la seule fenêtre qui s'offre au pouvoir de sauver la face. Autant pour éviter une crise institutionnelle dangereuse, autant pour épargner au pays des raccourcis politiques préjudiciables à sa santé économique et sociale. |
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