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Demain
se jouera le troisième acte des marches populaires contre le cinquième mandat.
Ce vendredi 8 mars, qui coïncide avec la Journée internationale de la femme, a été coché depuis le début dans l'agenda de la contestation puisque, aux lendemains de la marche du 22 février, on avait déjà appelé à manifester en cette journée. Après les deux derniers vendredis et le succès de la protestation populaire qui gagne en intensité et en volume à chaque marche, la date de demain est attendue pour confirmer et concrétiser l'adhésion massive des citoyens de tout bord. Nombre d'organisations et de personnalités politiques et de la société civile ont adhéré à cette marche, invitant les Algériens à la rejoindre. Dans un appel commun, le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS) et le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) invitent «les enseignantes et les enseignants universitaires à sortir en force aux côtés du peuple algérien, le vendredi 8 mars, pour faire de cette marche un moment historique». Le communiqué des deux organisations syndicales estime que face à cette dynamique populaire «l'Université algérienne, avec ses différentes composantes, a pour devoir de montrer son attachement à son peuple ainsi qu'à son désir de construire une réelle république qui aura pour fondement la légitimité démocratique ainsi que le respect des libertés individuelles et collectives». De son côté, l'intersyndicale de la santé, composée de cinq syndicats autonomes (SAP, SNAPSY, SNECHU, SNMGSP, SNPSSP) a abondé dans le même sens. Dans un communiqué rendu public hier, elle qualifie les manifestations d'«élan extraordinaire de notre population» et appelle les autorités à «prendre en considération» les revendications du «soulèvement populaire». L'intersyndicale qui affirme ne pas rester indifférente devant «cet élan extraordinaire de notre population», indique demeurer «solidaire» avec le peuple. Les Algériens, et plus particulièrement les Algériennes, sont ainsi attendus demain pour dénoncer le cinquième mandat et manifester contre le système politique actuel dans un contexte marqué par des tentatives de récupération du mouvement pacifiste par le courant islamiste radical. Des appels à la vigilance n'ont pas tardé à être publiés sur les réseaux sociaux pour avertir de toute manipulation qui pourrait entacher la marche de ce vendredi. Cette dernière est l'aboutissement d'une semaine riche en événements avec des démissions en cascade enregistrées parmi les députés de l'opposition et même du FLN ainsi que des élus locaux issus des partis dits de la majorité présidentielle. Une semaine qui avait vu la fin du délai du dépôt des dossiers de candidature pour l'élection du 18 avril avec comme conséquences des marches nocturnes dans plusieurs villes du pays pour protester contre le dépôt du dossier de Bouteflika. Une initiative saluée par son caractère pacifique mais fortement déconseillée par des voix qui y voient une brèche par laquelle peuvent s'introduire les casseurs. Conseil est donné de ne plus manifester après 18h. Mardi dernier, les étudiants battaient de nouveau le pavé dans des manifestations grandioses avec le même mot d'ordre alors que les avocats de plusieurs bâtonnats du pays ont décidé de geler leurs activités en soutien au mouvement populaire. L'UGTA est, elle aussi, au centre des turbulences avec la montée au créneau de nombreux syndicalistes demandant le départ de Sidi Saïd. Plusieurs rendez-vous sont pris également pour la semaine prochaine avec l'organisation, là aussi, de marches estudiantines ou corporatistes. |
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