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Prévu
initialement le mardi 5 mars, la seconde journée des rassemblements des
étudiants a eu lieu, hier, dernier jour pour le dépôt des dossiers de
candidatures à la présidentielle, dans plusieurs universités du pays, avec
comme slogan rassembleur « Non au 5e mandat » de Bouteflika.
L'appel à ces rassemblements s'est très vite propagé sur les réseaux sociaux à partir de samedi après-midi. A Alger, Blida, Boumerdès, Bouira, Bordj Bou Arreridj, Batna, Constantine, Mostaganem, Skikda, Tébessa, Tlemcen, et dans d'autres villes du pays, au total, des milliers d'étudiants ont manifesté dans la rue en signe de refus du dépôt de dossier de candidature de Bouteflika pour un 5e mandat. A Alger, le premier rassemblement a été observé dès 9h30 par des dizaines d'étudiants, à l'ancienne faculté de Droit à Ben Aknoun, non loin siège du Conseil constitutionnel où un imposant renfort policier, qui s'est renforcé durant la journée, a été installé, depuis samedi après-midi. Le sit-in des étudiants, qui scandaient des slogans contre le 5e mandat, a été observé à l'intérieur de l'établissement. Ils ont été empêchés par un important dispositif sécuritaire de marcher dans la rue, avant que certains étudiants n'arrivent, quand même, à sortir et être vite encadrés par des policiers anti-émeutes. A la faculté de médecine d'Alger (Ben Aknoun), sans quitter l'enceinte universitaire, en raison d'un renfort de policiers anti-émeutes, les étudiants se sont rassemblés vers 10h par dizaines, pour scander « non au 5e mandat » et chanter « Min djibalina ». Une marche des étudiants de l'Université Alger 3 (Sciences économiques - Dely Brahim) vers l'extérieur a été empêchée par la police qui a fermé les accès. A la Fac centrale, après avoir observé un rassemblement qui a duré une heure environ à l'intérieur de l'Université, sous une forte surveillance policière, les étudiants sont arrivés à sortir vers 11h. A l'Ecole nationale d'Architecture (EPAU ? El Harrach), la police a fermé les accès à partir de 10h, empêchant les étudiants de sortir et d'y entrer. Ceux à l'intérieur s'étaient rassemblés pour scander des slogans hostiles au 5e mandat. A l'USTHB (Bab Ezzouar), si le premier cours de la journée s'est déroulé « normalement », dès 9h30 une ébullition était perceptible à l'intérieur du campus. Un rassemblement a vite pris forme à l'intérieur de l'Université, en face du rectorat, avec la participation de plusieurs centaines d'étudiants. Le nombre continuait à augmenter avec l'arrivée d'autres étudiants. Vers 11h une première marche de quelques dizaines d'étudiants, qui n'était pas prévue au départ, se dirige vers l'extérieur. Un calme relatif a été enregistré pendant plus d'heure, avant qu'une seconde marche, avec un nombre d'étudiants important, ne sorte vers 13h15 de l'USTHB pour se diriger vers? Alger-centre. « Direction : le Conseil Constitutionnel » Moins d'une heure plus tard, soit aux environs de 14h, les étudiants protestataires de l'USTHB arrivent au niveau du cimetière El Alia (Mohammadia) où ils sont empêchés par la force de continuer leur marche. Un autre groupe d'étudiants composé de plusieurs dizaines a pu se diriger vers l'autoroute au niveau des Bananiers où les attendaient, cette fois, une barrière de camions et d'éléments de brigades anti-émeutes de la Gendarmerie nationale. Sur cette partie de l'autoroute, la circulation, dans le sens Bab Ezzouar (Les Bananiers) vers Alger était totalement fermée jusqu'à au moins 15h. Plus proches du Conseil constitutionnel, les étudiants de l'ITFC (Ben Aknoun), ont commencé, vers 12h30, à se diriger vers le boulevard ?11 Décembre' où se situe le siège de cette institution. Ils sont « accueillis », vers 14h, sur le chemin ?Al-Bakri Abdelkader' (ex-Macklay), soit à moins de 300 m du siège du Conseil, par un camion à canon à eau et des dizaines de policiers anti-émeutes. Voyant ce renfort, les marcheurs s'arrêtent à quelques dizaines de mètres des policiers pour scander « Silmiya, Silmiya, Silmiya », avant de recevoir des jets d'eau. « Makanche El Khamssa ya Bouteflika » (Pas de 5e mandat Bouteflika) et « Pouvoir Assassin », lancent-ils au moment de leur retraite. Marche des avocats à Bouira A Bouira les avocats se sont rassemblés, hier matin, devant le siège de la Cour, pour effectuer une marche de protestation qui les mènera jusqu'au siège de la wilaya. Mais avant cela, ils ont tenu à rendre un vibrant hommage au citoyen Hassan Benkhedda qui a perdu la vie, vendredi dernier, à Alger, lors de la marche populaire contre le 5ème mandat. Tout le long de leur parcours, les avocats n'ont pas arrêté de scander des slogans hostiles au pouvoir, entre autres « Ya Amirouche ya El Haoues El Djazair mahichlabess » et « La défense s'engage, système dégage ». Nous avons également remarqué qu'ils arboraient des banderoles et des écriteaux sur lesquels nous pouvions lire : « La défense s'engage avec le peuple », « L'Algérie est une république démocratique et populaire et non un royaume », et « Pouvoir au peuple ». Après avoir marqué une halte devant le siège de la wilaya, les avocats, en robes noires, ont improvisé un meeting sur l'esplanade de la Maison de la Culture ?Ali Zamoum', où un avocat a lu une déclaration dans laquelle il a fait part de l'engagement de la corporation des avocats auprès du peuple, de son soutien aux revendications des libertés fondamentales, et des revendications légitimes. A peine la marche des avocats achevée, celle-ci sera relayée, par une déferlante vague d'étudiants du pôle universitaire et du campus Akli Mohand Oulhadj, contre le 5e mandat. La marche estudiantine à Oran a réussi, hier à drainer des milliers d'étudiants des trois principaux pôles universitaires de la wilaya et faire passer son message contre le 5e mandat, dans la joie et la convivialité. Si la marche de ce début de semaine s'annonçait avec une certaine appréhension suite aux quelques incidents enregistrés au soir de la marche de vendredi dernier à Alger, les étudiants oranais ont réussit, hier, leur pari : veiller au caractère pacifique du mouvement en haussant la vigilance à son degré maximal contre toute tentative d'intrusion dans leurs rangs. Trois pôles universitaires ont pris part à la marche des étudiants, à savoir : l'Université d'Oran 2 ?Mohamed Benahmed' de Belgaïd, l'Université des Sciences et de Technologie ?Mohamed Boudiaf' (USTO) et l'Université Oran 1 ?Ahmed Benbella' d'Es-Senia. Des milliers d'étudiants qui ont tous convergé vers le premier point de rassemblement, à savoir, les abords du siège de la wilaya d'Oran. Les premiers à être arrivés sur les lieux sont les étudiants de l'Université de Belgaid qui, vu la grande distance qui sépare leur université du chef-lieu de wilaya, ont dû emprunter les autobus de la ligne P1 pour arriver aux environs de 10h au lieu du rendez-vous. Un cordon de sécurité composé de plusieurs dizaines de policiers anti-émeutes était déjà sur place pour veiller à la protection de l'édifice public. Moins de deux heures après, ils sont rejoints par leurs collègues de l'USTO puis de ceux d'Es-Senia, formant ainsi une véritable marée humaine qui prendra la direction de la Place du 1er Novembre1954, au centre-ville. Les étudiants de Constantine et Skikda manifestent Les campus à Constantine ont, eux aussi, enregistré, hier, des manifestations massives des étudiants contre le 5e mandat. Les regroupements des étudiants se sont formés dans la matinée à l'Université des Frères Mentouri Constantine ?1', ainsi qu'à travers d'autres campus, à Zerzara, Constantine ?2' et ?3', où les manifestants ont scandé des slogans hostiles au gouvernement et affiché leur opposition énergique à un 5e mandat du Président Bouteflika. Les slogans, sont les mêmes d'un campus à un autre, « la takhrib la taksir matalibouna ettaghyir silmia simlia » (ni saccage ni casse, le changement est notre revendication), « la nourid ouhda khamissa » (on ne veut pas d'un 5e mandat), ou encore « barakat barakat Bouteflika rahou mat » (ça suffit, ça suffit, Bouteflika est mort), « la nourid, la nourid, Bouteflika wa saïd » (on ne veut ni de Bouteflika ni de Saïd). Les manifestations se sont déroulés dans le calme, à l'intérieur des campus, mais contrairement au mardi passé, les étudiants ont réussi à briser le cordon sécuritaire déployé autour de l'université des Frères Mentouri Constantine ?1' notamment, et investir la rue. Ils organiseront, ainsi, une marche pour rejoindre le centre-ville de Constantine, que d'autres rejoindront par le biais du tramway, et où ils seront empêchés de passer devant le siège du cabinet du wali, entouré par un dispositif de sécurité renforcé à la dernière minute pour la circonstance, puisqu'on ne s'attendait pas à ce que les manifestants puissent quitter le campus. Ils pourront, quand même, défiler au centre-ville, créant une pagaille indescriptible pour la circulation automobile et piétonne. A Skikda, les étudiants de l'Université du 20 Août 1955, ont tenu à crier, haut et fort, leur rejet d'un 5e mandat, en organisant un grand rassemblement, à l'intérieur de l'Université. Ils ont entonné des chants et des slogans hostiles au pouvoir dans une manifestation qui s'est déroulée de manière pacifique pendant au moins deux heures pour prendre fin à la mi-journée. Cependant il est à noter que la circulation a été interdite sur le tronçon de la RN3, reliant l'Université à Skikda, imposant aux riverains une marche à pied forcée pendant toute la durée du sit-in. Dans l'après-midi, des dizaines d'avocats du barreau de Skikda, ont de leur côté observé un sit-in, d'environ une heure, devant le tribunal de Skikda pour faire part de leur opposition à un 5e mandat de l'actuel président de la République. |
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