La FAF a instruit la LFP de ne pas reporter les matches des championnats des Ligues 1 et 2 sans son aval, selon une décision prise lors de la dernière réunion du bureau fédéral, tenue mercredi dernier. Il s'agit d'une immixtion directe de la part de la FAF dans une des principales attributions de la LFP. Les deux instances sont liées par une convention dans laquelle la Fédération délègue à la Ligue la mission d'organiser la compétition, à savoir le championnat de football professionnel des Ligues 1 et 2. Il est vrai qu'avec ce qui se passe actuellement en Algérie, notamment l'organisation des marches et manifestations populaires, il est difficile d'organiser des matches de football. Le risque de dérapage n'est pas à écarter lors des matches de football qui draient la grande foule. De ce fait, des matches devraient être reportés en raison de cette situation exceptionnelle.

Toutefois, à la FAF on criant que la LFP profite de cette situation pour reporter des matches. Dans ce sens, la FAF a reproché à la LFP d'avoir reporté «sans raison valable et objective» les matches MCA-MCO et DRBT-CRB, considérant que «rien ne justifiait ces reports». C'est suite à ces deux décision de la Ligue que la FAF a instruit la LFP de ne plus reporter les matches sans son aval. Cette décision s'apparente à un affront pour la LFP et son président Abdelkrim Medouar.

De ce fait, il ne reste plus aucune prérogative pour la LFP. La Ligue a perdu progressivement ses attributions, jusqu'à devenir une simple commission qui ne prend aucune décision. La FAF a déjà interdit à la LFP de délivrer les licences des joueurs, alors que c'est une mission relevant de la Ligue.

C'est la commission des règlements des litiges qui doit examiner la situation de chaque joueur avant de donner son aval pour sa qualification dans un club, le dernier mot revenant à la FAF au moment où la LFP est exclue de cette mission. Les sanctions sont également prises par la commission de discipline qui est présidée par un fonctionnaire désigné par la FAF, alors que c'est un membre élu de la LFP qui devrait présider la commission de discipline. Pis encore, la LFP n'a aucun droit de regard sur la désignation des arbitres et des matches de la coupe d'Algérie. En somme, il ne reste presque plus aucune prérogative pour la Ligue de football professionnel, ce qui confirme le conflit profond qui oppose le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, et le président de la Ligue, Abdelkrim Medouar.

Pour rappel, Medouar a été imposé comme président de la LFP par l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, ce que Zetchi avait refusé. Cette animosité remonte au temps où Medouar qui était porte-parole de l'ASO Chlef a été le premier à s'opposer à l'élection de Zetchi à la présidence de la FAF. Le conflit entre les deux hommes est latent et Zetchi veut pousser Medouar vers la porte de sortie, mais ce dernier ne semble pas vouloir démissionner !