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«Pouvez-vous
me conduire à la nouvelle ville Ali Mendjeli » ?
demande un citoyen à un chauffeur de taxi hélé au centre-ville de Constantine.
La réponse du chauffeur a été rapide et sans appel : « Je suis vraiment désolé,
je ne peux pas », lance-t-il à travers la vitre à moitié abaissée, avant de
donner un coup de volant et continuer sa route. Le citoyen restera planté sur
place. «C'est le seul pays au monde où même avec ton argent, tu ne peux pas te
déplacer», lance-t-il agacé. Le chauffeur de taxi n'a pas essayé de négocier le
prix de la course, ni demander un autre renseignement sur la destination exacte
du client, il a refusé catégoriquement d'y aller et avec un air d'effroi rien
qu'en entendant la « nouvelle ville Ali Mendjeli ».
C'est l'enfer pour les transporteurs professionnels et les usagers, explique un
autre chauffeur de taxi en activité sur cette ligne reliant le centre-ville de
Constantine à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Depuis
six mois, les voies d'accès à la nouvelle ville Ali Mendjeli
sont devenues quasiment impraticables, affirment de nombreux témoignages des
habitants et des chauffeurs de taxi. Ces derniers ajoutent que le trajet tout
entier est semé d'embûches, puisque des goulots d'étranglement de la
circulation sont enregistrés à quelques centaines de mètres après le départ à
partir de la station de la rue Aouati Mostefa, au
niveau de Djenane Ezzitoune,
puis à Zouaghi, avant d'en arriver au plus dur, lorsqu'on s'approche de la
nouvelle ville Ali Mendjeli. Car, à ce niveau, la
circulation routière est déjà au ralenti à partir de la route double voie, en
face de l'aéroport international Med-Boudiaf. On est encore loin de l'accès
vers la nouvelle ville Ali Mendjeli et on a, déjà, un
avant-goût de ce qui attend les automobilistes. Le premier goulot
d'étranglement, au lieu-dit « 4 chemins ».
Là, les travaux d'extension du tramway et la réalisation d'une trémie ont provoqué un désordre indescriptible en matière de circulation routière, notamment des embouteillages monstres qui bloquent l'entrée principale vers cette grande agglomération. Parfois, la circulation automobile reste bloquée jusqu'à deux, voire trois heures, affirment des témoins. Et, on ne peut faire aucune manœuvre pour échapper au piège, tellement les espaces sont réduits en raison du rétrécissement de la chaussée par l'entreprise en charge des travaux d'extension de la ligne du tramway et de la trémie à ce niveau de la future station des « 4 chemins ». C'est la réalisation de cette trémie qui a ajouté de la peine aux usagers de la route, pestent des automobilistes. Le délai de réalisation de cette trémie ne devait pas dépasser la vingtaine de jours, promettaient les autorités lors du lancement des travaux en question vers la fin de l'année écoulée. On savait que pour la question de délai de réalisation, on ne pouvait croire à un si court temps de livraison du projet, 20 jours, et on est allé au sein des habitants pour le multiplier par deux, trois, et toujours rien, les travaux s'avèrent de très longue haleine malgré les efforts immenses déployés par la société de réalisation. Et, c'est le chaos qui s'installe à l'entrée de la nouvelle ville Ali Mendjeli, avec des véhicules qui manœuvrent dans tous les sens pour tenter de trouver une petite issue où s'engouffrer et échapper à l'asphyxie, et qui finissent par compliquer la situation en créant des nœuds d'étranglement infranchissables. Les automobilistes se sentent abandonnés par les services compétents, qui devaient prévoir une déviation bien balisée avant de s'engager dans ces travaux, pestent-ils. Les habitants des « 4 chemins », eux, subissent toute la pression avec ces milliers de véhicules qui empruntent les routes étroites à l'intérieur de ce lotissement en guise de détours pour pénétrer à l'intérieur de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Certains se sont mis à dresser des obstacles, notamment en réalisant des dos-d'âne anarchiques devant leurs demeures, par crainte des accidents. Par endroits, la chaussée est tellement défoncée qu'on n'a pas besoin d'y installer des ralentisseurs. Un trajet infernal. Il y a également un autre détour par l'autoroute Est-Ouest, qui donne sur l'université Salah-Boubnider Constantine ?3', mais là également, ce n'est plus possible d'y penser depuis plusieurs semaines, en raison du rétrécissement de la voie pour cause de travaux de réalisation du pont du tramway qui surplombe l'autoroute Est-Ouest. Par où fuir ? Aucune solution, car tous les accès à la nouvelle ville Ali Mendjeli sont obstrués, à toute heure de la journée, par les chantiers de travaux. Parfois, on assiste à des randonnées spectaculaires des automobilistes à travers les champs, pour rejoindre l'université Constantine ?3' et glisser vers la nouvelle ville Ali Mendjeli. Des habitants raillent qu'ils se retrouvent chaque jour comme des «harraga» pour quitter ou rejoindre leur lieu de résidence. |
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