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La
direction de campagne du président candidat a répondu dimanche à tous ceux qui,
vendredi et les jours d'après, escomptaient un peu trop naïvement que
Bouteflika allait jeter l'éponge. Et abandonner la course à la présidentielle.
Cette projection sur les événements à venir, à la limite absente de profondeur
politique, n'est pas d'actualité au sein des partis de l'alliance
présidentielle, encore moins parmi les soutiens du président. Certes, la rue algérienne,
qui semble s'être affranchie de la peur de manifester contre l'ordre établi,
contre le pouvoir en place, n'est pas pour autant un baromètre assez puissant,
sous nos latitudes, pour que ses peurs et ses appréhensions soient écoutées ou
prises en considération. D'autant que, dans l'absolu, les manifestations de rue
peuvent changer des décrets, faire tomber des ministres, des gouvernements,
mais pas des présidents, encore moins des retraits de candidature.
Ce serait faire preuve d'une fausse naïveté de le croire, d'autant que la demande est trop forte, qui va loin, à un moment où la machine électorale du candidat s'est mise en branle. Par contre, le cri de colère de la rue algérienne aura au moins averti le pouvoir, et au-delà les ?'zélés'' de la République, qu'il y a des limites à ne plus franchir, une sorte de lignes rouges à ne pas dépasser dans la manipulation de la rue, de la voix du peuple. L'événement de Khenchela où un élu du peuple a tenté de fermer les portes de la mairie aux électeurs ou encore à Haïzer où le secrétaire général de mairie a falsifié des formulaires de parrainage de la candidature de M. Bouteflika sont autant de balises à ne plus dépasser. La colère de la rue contre le 5ème mandat aura ainsi fait gagner des territoires extraordinaires dans la lutte contre les tentations de fraude, de falsification et de détournement des voix des électeurs. Dès lors, la candidature du président Bouteflika, à partir du moment où cette élection se déroulera dans une parfaite transparence, pourra être battue par un candidat de l'opposition et ne pas être une fatalité électorale. La rue algérienne est pour autant toujours en ébullition et il appartient dorénavant autant à l'opposition qu'aux partis proches du pouvoir de gérer ces moments historiques qui sont en train de montrer que les Algériens savent eux aussi manifester, qu'ils peuvent s'organiser sans recevoir bâtons ni matraques pour exprimer pacifiquement leurs opinions. Même dire d'une manière civilisée ?'non'' à un dernier mandat au président Bouteflika. Car dans tous les cas de figure cette soudaine irruption de vraie démocratie dans notre pays fera la fierté de tous les Algériens, qu'ils soient manifestants, policiers, gouvernants ou partis. Toutes les options sont ouvertes pour un changement politique en douceur, démocratiquement, une alternance au pouvoir plébiscitée par tous. Tant que les règles du jeu sont respectées, à commencer par l'application stricte et non politicienne de la Constitution du pays. |
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