Dans
un contexte particulier caractérisé par une contestation populaire du cinquième
mandat, à travers des marches imposantes qui se sont tenues, vendredi dernier,
à travers tout le pays, le message circonstanciel du président de la République
était attentivement scruté. Pourtant, et à l'occasion de la célébration du
double anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs
algériens (UGTA) et de la nationalisation des hydrocarbures, Bouteflika n'a pas
évoqué les événements de vendredi qui ont appelé au changement, prônant par
contre « la continuité ». A la fin de son exposé sur les deux dates
symboliques, le chef de l'Etat a indiqué que son message se veut être celui «
des vertus de la continuité » ajoutant qu'elle garantit « la persévérance, dans
la bonne voie, et permettant de remédier aux erreurs marginales ». Pour Bouteflika,
cette continuité « permet à l'Algérie de passer à la vitesse supérieure dans la
course au progrès et à la prospérité ». Dans son message, le président de la
République a, également, mis en relief le rôle de l'Armée nationale populaire
(ANP) face à « l'instabilité et les fléaux du terrorisme et du crime
transfrontalier » précisant qu'elle « a besoin d'un peuple conscient, mobilisé
et vaillant » pour « préserver la stabilité de notre pays ». Saluant le choix
de la ville d'Adrar « chère à nos cœurs », Bouteflika revient sur l'historique
de l'UGTA qui célèbre le 63e anniversaire de sa création, en rendant hommage à
la mémoire de Abdelhak Benhamouda.
Il a, aussi, souligné le rôle « décisif » de la Centrale syndicale dans la
nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971. « En effet, les
compagnies pétrolières étrangères ont pensé qu'il serait impossible pour les
enfants de notre pays de gérer nos champs et nos complexes pétroliers et
gaziers, mais la courageuse décision politique sous-tendue par la forte volonté
de nos travailleurs et cadres ont permis à l'Algérie d'imposer sa souveraineté
sur ses ressources hydrocarbures et de maintenir en activité, ce secteur, qui
est devenu et qui demeure la locomotive de l'économie nationale», peut-on
encore lire.
Tout
en abordant, succinctement, les étapes importantes de ces trois dernières
décennies, avec la tragédie nationale et la restructuration économique et
sociale du pays rendues possible à travers « l'indépendance de notre décision
politique et économique, qui nous a permis de surmonter les difficultés
financières, ces dernières années », le message revient sur «la nécessité de
plus d'efficacité économique pour garantir la pérennité de notre choix sacré,
celui de la justice sociale et de la solidarité nationale », rapporte la même
source. Il prendra aussi l'exemple d'Adrar pour illustrer la victoire du pays
dans la bataille « de l'édification et du développement», une wilaya gazière où
« l'industrie est devenue une réalité palpable grâce à la cimenterie implantée
au sud de cette ville, et qui exporte désormais vers nos voisins du sud ».