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Des
centaines d'opposants au cinquième mandat se sont rassemblés, hier, à la place
Maurice Audin, à Alger ,
répondant à l'appel lancé par le mouvement politique «Mouwatana»
qui avait invité les citoyens « à exprimer pacifiquement leur rejet du
cinquième mandat et du système politique actuel et réclamer un Etat de droit,
tel que promis depuis 1954 dans la Déclaration du 1er Novembre».
Il faut noter que les choses n'étaient pas du tout évidentes au début du mouvement puisque, avant même d'atteindre la place Audin, les contestataires ont été dispersés par la police. Il faut le reconnaître, le timing programmé de la tenue du rassemblent à midi, a compliqué la tâche aux services de sécurité encerclant les lieux (un dispositif policiers anti-émeutes et un véhicule appartenant à la gendarmerie nationale), par le fait que l'avenue Maurice Audin est très fréquentée par les passants, les lycéens et étudiants ainsi que les employés, à cette heure-ci. Les opposants au cinquième mandat ont réussi, malgré tout, à faire entendre leurs voix en criant haut et fort « Non au cinquième mandat ». Arborant l'emblème national, les militants du mouvement «Mouwatana» scandaient sans cesse « le peuple veut la chute de Saïd et Bouteflika » ainsi que « l'Algérie est une République et non pas une monarchie », « Ouyahia dégage ». L'emblème national sur les épaules, Sofiane Djilali scandait avec des militants « l'Algérie libre et démocratique » et ce, après avoir tenu un point de presse, à la placette Maurice Audin. Les éléments anti-émeutes qui étaient sur place tentaient à travers des actions fragmentées chaque 10 à 15 minutes de scinder les manifestants en petits groupes pour pouvoir les maîtriser, en tirant des gaz lacrymogènes en direction des manifestants dans le but de les disperser. Les protestataires, par contre, tentaient de calmer les esprits en répétant « Silmiya, Silmiya » et « peuple et policier des frères » ou « l'armée et le peuple sont des frères». Mais la tension est montée d'un cran quand les manifestants ont tenté de marcher, en allant vers Didouche Mourad. Les forces anti-émeutes ont repoussé, par la force, les manifestants sur les trottoirs ouvrant ainsi la voie à la circulation routière et permettre aux renforts d'accéder au lieu du rassemblement. Des fourgons de la police commençaient à défiler vers les coups de 12h30 pour embarquer les protestataires les plus tenaces. Des interpellations en masse ont eu lieu, et ce, en embarquant, groupe par groupe, les opposants au 5ème mandat. Certains ont quitté les lieux forcés par des cris et des « youyous » et d'autres par des slogans « pouvoir assassin » ; d'autres ont défié la police en demeurant sur place. |
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