|
![]() ![]() ![]() Une autre manifestation anti-cinquième mandat prévue aujourd'hui: Alger retient son souffle
par Yazid Alilat ![]() Samedi
dans la matinée, détritus, restes de repas, boites de pâtisseries et de
boissons, jonchaient encore le sol dans les principales artères de la capitale,
là où des milliers de manifestants contre le 5e mandat sont passés la veille. Au
lendemain d'une impressionnante marche, jamais enregistrée depuis la grande
marche des Arouchs en 2001, les Algérois revenaient
fatalement sur la suite de cet événement, et la réaction du pouvoir par rapport
à une marche en principe interdite. D'autant que le collectif Mouwatana de Sofiane Djilali a également appelé à une
marche de protestation contre le 5e mandat ce dimanche à Alger, qui suscite là
également les pires inquiétudes. Des appréhensions légitimes taraudent les
Algérois, qui pensent cependant que le plus dur a été fait vendredi, avec la
sortie dans la rue de dizaines de milliers de manifestants. Sur place, le
service d'ordre est discret, avec quelques rotations d'hélicoptères, après le
déploiement de forces policières de la veille. Le gros des forces de police est
stationné aux alentours des entrées principales d'Alger. L'appel à manifester
ce dimanche contre le 5e mandat lancé par Mouwatana
est par ailleurs diversement interprété à Alger. Certains avancent que là
également il y aura beaucoup de manifestants. Mouwatana,
qui a prévu depuis un moment cette manifestation, compte faire de même sinon
plus que le déferlement de marée humaine qui a été observé vendredi à Alger.
Pour autant, les pronostics divergent sur la réaction
des Algérois et des manifestants quant au suivi de cette marche à laquelle a
appelé le collectif Mouwatana. Le dispositif policier
reste pour le moment discret, mais il peut être, comme pour la manifestation de
vendredi, rapidement mis en place, dans le cas d'une forte affluence de
manifestants. C'est ce qui s'est passé vendredi à Alger, notamment à la Grande
Poste, un quartier très sécurisé. Et c'est là où le gros des manifestants de
vendredi est passé, pour se scinder en plusieurs groupes, qui se sont ensuite
dirigés vers la présidence de la République, sur les hauteurs d'El Mouradia, d'autres vers le palais du gouvernement, et un
troisième groupe vers le Parlement (APN et Conseil de la Nation) sur le front
de mer, au boulevard Zighoud-Youcef. A la place du
1er-Mai, près du siège de l'UGTA, une autre marée humaine attendait le «top»
pour entamer une marche qui devait passer par la rue Hassiba
Ben Bouali, puis la Grande Poste. En fait, il y avait autant de colonnes de
marcheurs que de ruelles. A la Place Maurice Audin,
dans le centre-ville, des centaines de manifestants affluaient et entonnaient
des slogans contre le 5e mandat. En contrebas, sur l'avenue Colonel Amirouche, c'est également une foule bigarrée qui s'y était
installée, en face du commissariat central. Les forces de police, déployées sur
tous les itinéraires, ne sont pas intervenues. Les manifestants représentaient
toutes les couches sociales, et il y avait autant de jeunes que de personnes
âgées, des enfants et des femmes. Des familles ont également participé dans une
ambiance bon enfant à cette manifestation. A Alger, on
retient son souffle, et tout le monde espère que la manifestation de ce
dimanche à laquelle a appelé le collectif Mouwatana
se déroule dans le calme, même si elle confirmera que la rue ne veut pas d'un
5ème mandat.
|
|