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Les
détenteurs du pouvoir s'étant entendus sur l'option du cinquième mandat savent
pertinemment que dans leur majorité les Algériens y sont hostiles et
s'attendent à ce qu'ils le manifestent d'une manière aussi massive que délicate
à gérer par eux sans que cela ne donne lieu à l'irréparable. Ce qui explique
l'attitude des autorités, quelque peu permissive, qu'elles affichent devant les
sporadiques manifestations anti-cinquième mandat qui ont lieu ici et là depuis
l'annonce officielle de la candidature de Bouteflika.
Tant que la protestation et la contestation en resteront à ce niveau, le pouvoir s'en tiendra à les laisser s'exprimer avec le calcul que le peu de mobilisation qu'elles drainent dissuadera la masse des hésitants à répondre aux appels qui se sont multipliés les poussant à descendre dans la rue. Il en ira à l'évidence autrement si ce genre de démonstration se transforme en tsunami anti-cinquième mandat. Ce sur quoi Ouyahia d'abord, puis le chef d'état-major et le ministre de l'Intérieur à sa suite n'ont laissé planer aucun doute en mettant en garde que l'Etat ne permettra pas que le processus électoral soit remis en cause par l'occupation de la rue. Il est irrécusable que la perspective d'un cinquième mandat que la majorité des citoyens récuse a fait de l'Algérie un volcan en ébullition dont nul ne peut soutenir qu'il n'explosera pas au moindre pic de tension entre partisans et adversaires du cinquième mandat. Ce ne sont certainement pas les propos lénifiants qu'a tenus Abdelmalek Sellal visant à faire croire que les manifestations anti-cinquième mandat enregistrées en quelques endroits du territoire ne sont qu'une poussée de fièvre provoquée par une minorité qui va retomber parce que le peuple algérien n'est pas contre la réélection de Bouteflika auquel il accordera encore sa confiance, qui vont dissiper la crainte diffuse qu'ont les citoyens que cette question du cinquième mandat menace bel et bien d'être cause de sa déstabilisation aux conséquences dramatiques. Beaucoup d'entre eux vont en guetter la réalité avec ce qu'il va advenir le 24 février, date que le mouvement anti-cinquième mandat « Mouatana » a retenue pour la démonstration de force contre celui-ci à laquelle il a convié tous ses opposants. Il y a qu'en toute certitude la voie qui va mener à ce cinquième mandat controversé ne sera pas le fleuve tranquille dont ses partisans clament qu'il ne sera ni perturbé ni dévié avec l'arrogance de ceux qui se sont autoproclamés tuteurs inamovibles du peuple, mais avec un manque de sérénité qui dénote qu'ils n'en sont plus aussi certains. Deux sentiments contrastés qui peuvent entraîner le pays sur la pente de l'aventure la plus mortifère à laquelle une nation puisse être conduite. |
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