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Le
vice-président Mike Pence, le secrétaire d'Etat Mike Pompeo
et le gendre conseiller de Donald Trump,
Jarud Kushner, ont pris part à la conférence de
Varsovie co-organisée par la Pologne et les
Etats-Unis censément dédiée à « promouvoir la paix et la sécurité au
Moyen-Orient ». Les deux premiers pour tenter de convaincre les pays
participants à rejoindre la coalition anti-iranienne
que Washington a constituée avec Israël et les Etats arabes qui voient en
l'Iran leur ennemi existentiel. Le troisième pour obtenir de ces mêmes Etats
arabes leur acquiescement officiel au plan de « paix » promis par son beau-père
aux Israéliens et Palestiniens dont il en est l'architecte déterminant mais
controversé.
Au vu du résultat de la conférence, il est incontestable que le vice-président et le secrétaire d'Etat américains ont échoué à la transformer en machine de guerre contre l'Iran. En effet et bien qu'ils n'ont pas lésiné dans les interventions diabolisantes à l'endroit de l'Iran et les menaces à peine voilées contre les Etats qui ne rallieront pas la politique belliqueuse américaine l'égard de ce pays, ils ne sont pas parvenus à faire admettre ce pourquoi ils ont plaidé et fait pression. Ce fiasco était prévisible dès lors qu'a été connue la composante des participants à la conférence. Prévue pour être un sommet des ministres des Affaires étrangères des pays invités, la conférence n'a en effet attiré que ceux des Etats arabes déjà enrôlés dans la coalition anti-iranienne. Les autres pays y compris européens se sont contentés d'y déléguer des représentants obscurs et subalternes, ce qui était façon diplomatique de signifier aux organisateurs qu'ils désapprouvent l'intention cachée qu'ils allaient tenter de leur faire avaliser. Pour tout résultat, la conférence de Varsovie a accouché d'une vague annonce de constitution d'un cadre international de concertation sur les voies et moyens de ramener la paix et la sécurité au Moyen-Orient sans référence à la constitution d'une coalition internationale contre l'Iran. De ce point de vue, Benyamin Netanyahu qui a fait lui-même le déplacement à Varsovie pour plaider en faveur de la constitution de cette coalition en a été pour ses frais. Il est vrai cependant qu'il en retire un bénéfice diplomatique et politique aux retombées positives pour lui au plan interne israélien. En se montrant aux côtés des ministres arabes présents, il a émis en effet le signe aux Israéliens que sa politique de rapprochement avec les Etats arabes « modérés » de la région est en train de porter ses fruits à l'avantage d'Israël. Message que Jarud Kushner a manifestement voulu amplifier en s'escrimant à rallier ces Etats arabes au plan de paix américain dont la finalité a l'approbation du Premier ministre israélien. Que ses initiateurs l'aient prémédité ou non, l'objectif de la conférence de Varsovie est apparu comme relevant d'une mise en scène destinée à valoriser le Premier ministre israélien dont la politique régionale est en osmose parfaite avec celle de Washington mais qui risque de devoir céder le pouvoir, cerné qu'il est dans son pays par des affaires judiciaro-policières scabreuses qui pourraient le contraindre à la démission. |
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