Outre le fait que le dispositif CNAC au niveau de la
wilaya d'Ain Temouchent a réalisé à l'issue de
l'exercice 2018 une bonne performance en matière de financement et de
remboursement des prêts de projets initiés par les chômeurs-promoteurs,
performance qui le classe au quatrième rang à l'échelle nationale, il y a
surtout cette volonté de coller aux spécificités économiques locales qui
apparait dans le bilan présenté par M. Drif Noreddine, le directeur de l'antenne de wilaya. En effet,
c'est le secteur de l'agriculture qui se taille la part du lion en attirant
presque la moitié des investissements pilotés par la CNAC. Sur les 119 dossiers
déposés l'année écoulée, 52 se placent dans le créneau de l'agriculture et de
la pêche tandis que 41 autres concernent les activités de service, viennent
ensuite l'industrie et l'artisanat avec 09 prétendants chacun et enfin le
bâtiment présent avec 08 dossiers étudiés. La commission d'agrément, de
sélection et de financement a admis 91 dossiers déclarés conformes aux critères
édictés par la règlementation qui après un premier tri a opté pour une liste de
81 projets. Au final ce sont 41 dossiers dont 17 relevant de la branche
agriculture/pêche et 16 visant le domaine des services qui ont reçu l'aval de
la commission pour bénéficier d'un financement. Il est clair qu'à la lumière
des expériences écoulées, la CNAC a dû réajuster son action. La conjoncture des
années 1997 à 2004, marquées par la vague de licenciements économiques qui a
conduit le dispositif CNAC à absorber un grand nombre de chômeurs, près de 2
300 à l'échelon local, a laissé place à une vision plus élaborée du dispositif
par rapport aux besoins du marché économique et la meilleure illustration a été
apportée par les chômeurs-promoteurs qui se sont intéressés au secteur de
l'agriculture en investissant essentiellement dans le machinisme et
l'agroalimentaire. Un choix qui pourrait s'expliquer par le vide juridique qui
empêche pour l'instant les postulants au régime CNAC de s'impliquer dans la production
agricole. L'idée d'un aménagement des textes permettant une intégration
effective des chômeurs dans le travail de la terre est en train de faire son
chemin selon les responsables du ministère de l'Emploi.