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![]() ![]() ![]() ![]() Rien ne va
plus entre le Maroc et l'Arabie Saoudite et tout converge vers une crise plus
profonde entre les deux capitales. La précipitation des derniers événements
indique la cristallisation d'une crise, qualifiée de «silencieuse» par les
observateurs, qui tend à prendre des proportions plus graves, se dirigeant,
éventuellement, vers une rupture diplomatique entre les deux pays.
Chronologiquement, la décision des monarchies du Golfe de mettre en quarantaine
le Qatar et la position ambiguë de Mohamed VI ont déclenché le compte à rebours
dans les relations entre les deux parties. Face à l'absence d'un engagement
clair des Marocains en faveur de la thèse saoudienne, Ryadh
vote, en représailles, contre le Maroc, lors de l'élection du pays organisateur
du Mondial de football 2026. Rabat a également vu les dons en provenance des
pays du Conseil de coopération du Golfe baisser significativement en 2018, à
2,8 milliards de dirhams (300 millions de dollars) contre 9,5 milliards en 2017
(plus d'un milliard de dollars). L'affaire Khashoggi
a été l'occasion pour le Makhzen de rendre la monnaie de la pièce et va jusqu'à
refuser de recevoir le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, en novembre 2018, lors de sa tournée dans certains
pays maghrébins (Algérie, Tunisie et Mauritanie). Revenant sur cet épisode,
Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires
étrangères et de la Coopération internationale, et dans un entretien accordé
fin janvier à la chaine qatarie, Al Jazeera, explique que «les visites se
préparent» et il se peut qu'il y ait un «désaccord sur leurs timing et contenu,
ce qui est normal», a-t-il ajouté à ce propos. Lors
de cette interview, le ministre a également indiqué que l'engagement de son
pays dans le conflit au Yémen, sous la direction de la coalition arabe menée
par Ryadh, avait «changé». Dans ce sens, une source
gouvernementale marocaine a confié à l'agence de presse AP que Rabat «ne
participait plus aux interventions militaires ni aux réunions ministérielles au
sein de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite». Faut-il croire que la
décision vient du Maroc ou supposer que Rabat a pris les devants devant
l'imminence de l'annonce de son éviction de la coalition menée par Ryadh. En effet, l'armée marocaine a été exclue d'un
exercice naval arabe avec la participation des marines de l'Egypte, de la
Jordanie, de Djibouti, du Yémen, des Emirats Arabes Unis et de l'Arabie
Saoudite, effectué au large de l'Arabie Saoudite, contrairement à un exercice
similaire effectué en octobre 2016 où les FAR avaient pris part. Mais le coup
de grâce est venu, presque une semaine après l'entretien du chef de la
diplomatie marocaine avec Al Jazeera, quand la chaîne de télévision saoudienne
Al-Arabiya a diffusé un documentaire sur le conflit
du Sahara Occidental affirmant que le Maroc a «envahi le Sahara après le départ
des colonisateurs espagnols en 1975». Rabat, jugeant que les propos d'Al-Arabiya étaient une atteinte grave aux intérêts supérieurs
du royaume chérifien, «a rappelé son ambassadeur en Arabie Saoudite pour
consultations». C'est la première fois que l'Arabie Saoudite va à l'encontre de
sa position sur le dossier sahraoui, elle qui a toujours soutenu ouvertement la
version marocaine en injectant de l'argent dans des projets érigés dans les
territoires occupés. Ce revirement ne peut que représenter des lendemains plus
cléments pour les Sahraouis et être un coup de pouce pour le travail effectué
par l'envoyé spécial onusien au Sahara Occidental.
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