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«Si
Annaba avait des stations de relevage un peu partout, est-ce que ça nous aurait
évité ces catastrophes ?», a interrogé Bedoui.
Le ministre a posé cette question au moment où le responsable de la direction des ressources en eau exposait les données, les dégâts et l'état des lieux après les inondations du 24 janvier dernier. «Là où il y a eu refoulement par les stations de relevage, il n'y a pas eu de stagnation des eaux, donc pas d'inondation», a indiqué le responsable. Il fera savoir que «des quartiers comme Elysa et Colonne sont à 2 mètres sous le niveau de la mer mais n'ont pas été inondés parce qu'il y a des stations de refoulement. Il explique encore qu'«il y a 14 stations de relevage dans l'ancienne ville, elle n'a pas été inondée, sans compter que les canaux sont régulièrement entretenus, voire d'une manière non stop.» Il fera savoir que «le barrage Bouhdid qui est en réalisation jouera un grand rôle dans la protection de la région contre les inondations». Le barrage coûtera 3,5 milliards de DA et emploiera en permanence 120 personnes et 600 temporaires. Sa capacité de stockage sera de 500.000m3 «et constituera une réserve stratégique». Il fera état de l'existence de 36 barrages (5 milliards de m3) où les eaux des oueds se déversent. «Sans ça on aurait eu des inondations partout.» Il affirme ainsi que «oui, le barrage Bouhdid a un rôle important et les stations de relevage sont importantes mais il y a beaucoup à faire sur l'oued lui-même ; on a un projet dans ce sens.» Bedoui reprend «si El Hadjar a été touché, c'est parce qu'il n'y a pas de station de relevage ? » Le responsable de la direction des ressources en eau de la wilaya confirme. «Alors il faut des stations de relevage d'urgence ! », insiste le ministre de l'Intérieur. «Oui», répond le même responsable. «Alors intégrez 3 ou 4 stations dans votre plan d'urgence. S'il y a eu un schéma directeur mis auparavant dans ce sens, on aurait évité une telle situation. Intégrez-les donc dans le plan d'urgence ! ». Le responsable des ressources en eau reprend la parole pour noter que «la construction du barrage intervient en amont, mais il est évident qu'il faut parfaitement renforcer le réseau des collecteurs par des stations de relevage». Le responsable de la direction de wilaya continue son exposé en indiquant que «nous avons identifié tous les points noirs et nous avons constaté que les dégâts sur les systèmes hydrauliques sont énormes, la station de pompage de Oued Enil a été sous 1 mètre 20 d'eau tout autant que 7 forages (?.) ». Les lieux inondés sont nombreux, la cité Rym, Seybouse, cité 5-Juillet, Falek, de nombreuses routes nationales, des chemins communaux, 5 ponts. La wilaya de Annaba a été soutenue par 11 wilayas de l'Est, a mobilisé 195 ouvriers et 70 engins pour évacuer les eaux des quartiers. «Jusqu'à hier, ce sont 15 kilomètres d'oueds qui ont été curés», affirme l'orateur. Le responsable de la Protection civile intervient pour souligner que «les oueds qui se jettent naturellement dans la mer ont reflué vers les rivières pour se déverser dans les terrains marécageux de la ville.» Il explique ainsi que «c'est une inondation lente, ce qui nous a permis de mettre les gens à l'abri.» Il raconte que «le premier jour, on ne pouvait pas pomper parce qu'il n'y a pas eu de rejet d'eau qui était monté jusqu'à 1 mètre 90». Ce qui a obligé la Protection civile à recourir aux 11 embarcations qu'elle possède pour en faire «des taxis aquatiques et évacuer les gens», a-t-il dit. L'orateur note que «les endroits inondés sont les mêmes qui sont cités dans une thèse de doctorat (?).» Avec ces 18 unités opérationnelles, la Protection civile a procédé à 758 interventions opérées par 978 agents avec l'aide de 220 engins. 3 personnes sont décédées. Le responsable fait savoir que la Protection civile manque d'embarcations «c'est pour ça qu'on a utilisé des canots pneumatiques.» Bedoui intervient : «il faut qu'on tire les leçons qu'il faut de ces inondations. » Il interroge encore : «Est-ce qu'on n'a pas agressé le cours normal des oueds, si vous dites qu'il y a eu difficulté d'évacuation des eaux ?» Le ministre va au bout de son idée pour lancer : «Nous savons qu'il y a des réalisations qui ont des insuffisances et de mauvaises incidences sur l'environnement?» Alors, demande-t-il encore, «qu'est-ce qui n'a pas marché ? Il faudrait plus parler de cela?» En fin d'après-midi, le ministre de l'Intérieur a rencontré les représentants de la société civile et a répertorié leurs doléances. |
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