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Le
président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections
(HIISE), Abdelwahab Derbal,
a reconnu, à l'approche de l'élection présidentielle, prévue en mois d'avril
prochain, que son instance n'a pas assez de «prérogatives» pour garantir des
élections «sans lacunes et sans qu'elles soient entachées de certaines
irrégularités».
Lors de son intervention, hier, au Forum d'El Moudjahid, Abdelawahab Derbal, a affirmé que son équipe travaille avec «des prérogatives limitées» qui sont accordées par le législateur dans le cadre du code électoral. En recommandant ainsi l'amélioration, à l'avenir, de certains textes qui posent problème, voire l'amélioration du code électoral tout en entier. M. Derbal a, ainsi, reconnu que son instance fait ce qu'elle peut avec les moyens du bord, afin de garantir des élections transparentes et crédibles. Il relativise en affirmant que même si l'instance a des «prérogatives limitées» dans la surveillance des élections, il faut admettre que son existence est une bonne chose, voire un pas pour la réussite d'un processus électoral démocratique. «La preuve, les tentatives de fraude étaient minimes et étaient détectées et signalées à temps, lors des dernières législatives» a précisé M. Derbal, en affirmant que des améliorions seront ressenties, graduellement avec le temps, tout en essayant de corriger certains défaillances et dépassements. Il a insisté pour dire que la HIISE est un organe de contrôle et non organisationnel. Interrogé, encore une fois, par le presse sur l'indépendance de son instance, M. Derbal dira que l'instance selon la loi est «indépendante», mais nuance-t-il «elle est indépendante de l'administration et dela justice». Il poursuit «mais elle n'est pas indépendante de l'Etat, puisque elle a un ancrage constitutionnel». Derbal précise qu'il faut savoir que cette instance n'est pas un parti politique, c'est un organe qui a tout de même l'indépendance de décision, mais selon ses prérogatives, en matière de contrôle des scrutins. Et d'affirmer que selon l'article 194 de la Constitution, il existe trois sortes de contrôle des élections, à savoir: le contrôle populaire qui se fait à travers les partis politiques, le contrôle du Conseil constitutionnel et le contrôle de l'instance indépendante de surveillance des élections. Derbal appelle les services de l'Etat civil à assainir le fichier électoral Pour le président de la HIISE «l'assainissement du corps électoral est une question très importante dans le processus électoral», en précisant que ce chapitre sera l'une des priorités de son instance, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, durant l'exercice 2019-2020. En signalant que le premier responsable de la crédibilité du fichier électoral est «l'état civil», en appelant cette dernière à assainir les fichiers électoraux qui souvent comptent des doubles inscriptions, parfois des personnes décédées qui n'ont pas été radiées des listes électorales, ou des listes qui comportent des noms d'électeurs qui souffrent de troubles mentaux, ou des personnes atteintes d'Alzheimer ! M. Derbal affirme dans ce sens, qu'un corps électoral bien assaini constitue un véritable critère pour la réussite du processus électoral, avec un impact positif sur le déroulement des élections, ainsi que sur les résultats et le taux de participation. Parfois, explique le conférencier, le fichier électoral est démesurément gonflé «l'on parle de 38% de participation alors que parfois le taux de participation ne dépasse pas les 6% dans certains cas». Pour rappel, des partis politiques se sont, à maintes reprises, plaints des faiblesses structurelles dans le système d'enregistrement des électeurs, considérant que le fichier électoral, est «un puissant instrument de fraude». Différentes formations politiques ont déjà appelé à son assainissement. Banalisation de la candidature à la présidentielle et désengagement des «élites» Si pour certains observateurs et analystes, la candidature à la présidentielle de 2019 a été banalisée par certains candidats en panne d'idées, sans aucun niveau d'instruction, pour Abdelwahab Derbal, c'est au contraire, une ouverture démocratique qui donne la chance à tous les Algériens de postuler à la candidature à la présidentielle. Et de préciser que dans la Constitution et le code électoral, il n'y a aucune exigence, « toute personne âgée au minimum de 40 ans avec certaines exigences, a le droit de postuler à la candidature à l'élection présidentielle», dira dit-il. Et d'affirmer que dans plusieurs pays, dans le monde, il y a eu des présidents qui n'ont pas fait de formation universitaire, dit-t-il. Mais pour Derbal, la faute n'est pas à imputer aux postulants quel que soit leur niveau ou leur profil, mais selon lui, la faute incombe à l'élite de la société qui semble être complètement désengagée du processus électoral. Et d'affirmer «si la société n'est pas encadrée, orientée, influencée par ses élites, elle se délite automatiquement». Cent trente-neuf postulants à la candidature à l'élection présidentielle, du 18 avril prochain, dont 13 chefs de partis politiques, ont procédé au retrait des formulaires de souscription de signatures individuelles, selon le ministère de l'Intérieur. |
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