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Lors de la séance de réponses aux questions des journalistes
qu'il a animée lundi dans la salle de presse, John Bolton, le conseiller à la
sécurité nationale de Donald Trump et cheville
ouvrière des manigances américaines visant à faire tomber le président
vénézuélien Nicolas Maduro, s'est laissé
photographier avec des notes dont la captation a permis de voir qu'il y était
écrit de sa main « 5.000 soldats en Colombie ».
En pleine crise du Venezuela qui donne lieu à une escalade du côté américain en terme de pression mise pour contraindre le président vénézuélien à céder le pouvoir à l'opposition soutenue par Washington, l'on ne peut croire que le haut responsable américain aurait péché par inadvertance en exhibant ses notes de telle sorte que les journalistes ont pu lire l'intrigante référence aux « 5.000 soldats en Colombie » qui y était consignée. Il y a lieu plutôt de penser que le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump a sciemment laissé entrevoir que l'option militaire dont il a dit dans ses réponses qu'elle était elle aussi sur la table est celle que les Etats-Unis ont déjà mise en branle. Après que le leader de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido se soit autoproclamé président par intérim du pays et que les Etats-Unis se sont empressés de reconnaître la légitimité, il a été écrit ici même que cet acte était la séquence d'ouverture au scénario d'une intervention militaire au Venezuela de la part des Etats-Unis et d'Etats latino-américains voisins partageant la position de Washington à l'égard de Nicolas Maduro et du pouvoir auquel il préside. Ce scénario envisagé, il n'est pas impossible que 5.000 soldats américains ont été effectivement prépositionnés en Colombie, pays dont on sait le président et le gouvernement déterminés à en découdre avec Maduro et ses fidèles. Ce qui semble retarder encore le déclenchement de l'intervention militaire combinée en question est l'attente que les appels de Juan Guaido l'autoproclamé président intérimaire et ses alliés nord et sud-américains ont lancés à l'armée vénézuélienne l'incitant à lâcher Maduro aient un effet dissolvant sur elle et ainsi amoindrir la résistance que lui opposeraient les partisans de Maduro. Donald Trump veut en finir au plus vite avec le pouvoir vénézuélien incarné par Nicolas Maduro pour se dédouaner de l'image de président qui sait susciter des crises internationales mais ne sachant les résoudre, dépassé par l'ampleur qu'elles prennent du fait des antagonismes géopolitiques qui en sont les enjeux. Au Venezuela, le fantasque président américain est d'autant plus dans l'intention belliciste tranchée que ce pays qui regorge de pétrole a commis le crime de lèse-Amérique de s'être émancipé avec le défunt Hugo Chavez et Nicolas Maduro, son disciple et successeur, des diktats de la doctrine Monroe nord-américaine ayant décrété que l'Amérique latine n'est rien moins que l'arrière-cour des Etats-Unis et que seules les volontés de ceux-ci doivent primer dans les politiques que mènent ses Etats. Au sujet du Mexique, le révolutionnaire et doctrinaire leader cubain José Marti avait écrit « pauvre Mexique, si près des Etats-Unis et si loin de Dieu ». Son constat vaut tout autant pour le Venezuela dans la crise que Washington lui a fomentée. |
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