Le
ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a démenti hier samedi des informations selon
lesquelles les jeunes qui n'ont pas remboursé des prêts bancaires contractés
pour des projets dans le cadre de l'Ansej seraient
poursuivis en justice. S'il a souligné, à l'ouverture de la rencontre nationale
des directeurs de wilaya des dispositifs Ansej et Cnac, que «la majorité des jeunes bénéficiaires de crédits
ont déjà remboursé ou sont en train de le faire et, pour certains par
anticipation», il a démenti cependant «les rumeurs faisant état de poursuites
judiciaires» à l'encontre de ceux qui n'ont pu rembourser leurs prêts dans les
délais réglementaires». Il a souligné que «les services de son département
travaillent en concertation avec les responsables des banques à aider les
jeunes à trouver des solutions pratiques à leurs difficultés». Le ministre a
réitéré «la disponibilité des pouvoirs publics à accompagner les jeunes à
travers des dispositions, qui ne contredisent pas la logique économique» sur
laquelle se basent ces dispositifs, citant le «rééchelonnement» du délai de remboursement
ainsi que la «révision» des pénalités de retard et des taux bancaires. Le
problème du non-remboursement des prêts par les jeunes promoteurs dans le cadre
du dispositif Ansej a été pris en charge par les
pouvoirs publics, notamment entre le ministère du Travail et les banques
associées à ce dispositif. Ce dossier est en fait pris en charge par l'Ansej, dont la directrice générale avait au mois de
novembre dernier expliqué qu'il n'y aura pas d'effacement de la dette des
micro-entreprises contractée auprès des cinq banques publiques, car il y a un
accompagnement des micro-entreprises en difficulté». «En 2017, nous avons signé
une convention avec les cinq banques publiques pour accompagner les
micro-entreprises en difficultés de remboursement de leurs dettes, et cette
convention a permis à plusieurs promoteurs de bénéficier de cet avantage, et
qui ont procédé au remboursement de leurs dettes», a-t-elle indiqué dans une
déclaration à la radio au mois de novembre dernier. Selon elle, il y a plus de 160.000
micro-entreprises qui ont remboursé leurs dettes vis-à-vis de leurs banques et
ont bénéficié de l'effacement des pénalités de retard et des intérêts cumulés.
«Cette convention, a-t-elle précisé, avec les cinq banques publiques se décline
en deux formules: il y a le remboursement en
intégralité du crédit bancaire avec l'effacement des pénalités de retard, et le
choix donné au jeune promoteur de rééchelonner sa dette avec un nouvel
échéancier pour permettre la pérennité de ces micro-entreprises». La directrice
générale de l'Ansej avait également rappelé la mise
en place d'un fonds de garantie, qui «permet aux jeunes promoteurs de faire
face au remboursement du crédit bancaire à hauteur de 70% du montant total de
ce crédit». «Actuellement, il y a 21.000 micro-entreprises qui ont bénéficiée
de l'indemnisation du fonds de garantie, et environ 25 milliards de DA ont été
dégagés pour le remboursement de ces dettes des micro-entreprises, qui ont
ressenti une difficulté pour l'exploitation de leurs activités», assure la même
responsable, qui a indiqué qu'il y aurait «globalement 37.000 micro-entreprises
en difficultés, avec un taux de mortalité allant jusqu'à 25%». Le système de
remboursement mis en place avantage les micro-entreprises en difficultés,
estime-t-elle. Il varie en fait en fonction de la date de mise en œuvre de la
micro-entreprise créée dans le cadre de l'Ansej.
Ainsi, ces dispositions ne concernent que les jeunes qui ont bénéficié de
projets avant mars 2011, et englobent les entreprises qui ont eu de grandes
difficultés de gestion. Il y a ainsi les crédits pour les jeunes promoteurs
déboursés par le Trésor public, et les crédits bancaires dans le financement
des projets des jeunes. Le ministre du Travail a ainsi convié les concernés à
se rapprocher des services de l'Ansej et de la Cnac afin de pouvoir «relancer» leurs activités,
considérant, toutefois, que le «plus important acquis» réalisé grâce à ces
dispositifs a été d'inculquer aux jeunes «l'esprit d'initiative,
d'entreprenariat et d'audace». S'adressant aux responsables locaux en charge de
la mise en œuvre de ces deux dispositifs, il les a conviés à encourager
l'emploi des jeunes et la création de micro-entreprises, tout en prenant en
considération «les moyens économiques ainsi que les besoins» de leurs wilayas
respectives.