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La prochaine élection présidentielle monopolise l'intérêt
de l'opinion publique, des partis et la société civile. Et s'accapare une bonne
partie de l'actualité nationale, il est vrai traversée par de violents
mouvements sociétaux, dont la grogne sociale ou les retombées désastreuses sur
de larges franges de la population de la crise économique. L'élection
présidentielle d'avril prochain a pris cette semaine son rythme de croisière
avec l'annonce par le ministère de l'Intérieur de 94 candidats au 24 janvier,
ce qui en soi n'est pas forcément explicatif d'un quelconque progrès
démocratique, le nombre de candidats n'étant pas un paramètre crédible ou
tangible quant à l'alternance au pouvoir.
C'est un peu ce que veut expliquer la présidente du PT qui a estimé que la priorité du moment n'est pas tant cette élection présidentielle mais la sortie du pays du marasme économique, social et politique. Réputée pour son franc-parler, Louisa Hanoune n'en pense pas moins que cette élection présidentielle « ne réglera pas les problèmes qui rongent notre pays », mais « peut les aggraver » dans la mesure où elle entrevoit très franchement son issue, celle d'un 5ème mandat du président Bouteflika. Très réservée sur ce rendez-vous électoral, elle n'en exprime pas moins en réalité une large conviction au sein de l'opposition que cette fois-ci encore cette élection sera marquée par la victoire du candidat du pouvoir. Et qu'au fond le pays ne joue qu'une mauvaise partition politique où les partis-lièvres jouent les faire-valoir du régime politique. C'est une méfiance devenue atavique par rapport à tout ce qu'entreprend le pouvoir qui se cristallise dans cette position de défiance également du PT et que le FFS vient de son côté consolider. Quand il ne jette pas une ombre et décrédibilise, à sa manière, le rendez-vous électoral du 18 avril prochain. Fidèle à ses principes, le FFS décide de boycotter l'élection d'avril 2019. Le fait est que le plus vieux parti d'opposition algérien exprime tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Pour ce parti, la prochaine présidentielle ne sera qu'une opération électorale pour renforcer le pouvoir en place qui se sert donc du paravent « démocratique » pour se maintenir et fermer les portes de l'alternance au pouvoir. Et il le dit en relevant que « les conditions d'une élection démocratique, libre, honnête et transparente, à trois mois de la tenue du prochain scrutin présidentiel, ne sont pas réunies ». Pour l'opposition, le moment est opportun, avec le débat national qui commence avec cette présidentielle, pour dénoncer les tares du régime actuel, l'absence de démocratie, d'alternance au pouvoir, de justice sociale et de perspectives politiques claires pour le pays. Ce n'est que le début de campagnes électorales pour ceux qui participent au rendez-vous du 18 avril, comme pour ceux qui ont déjà annoncé leur décision de le boycotter, qui vont fatalement se cristalliser sur le seul bien non périssable à force de l'utiliser que tout le monde revendique, celui de l'instauration de la démocratie, la justice sociale et de la bonne gouvernance. Sur ces points, tous les candidats comme les boycotteurs et les indécis sont d'accord. Le seul souci est de savoir comment instaurer une démocratie véritable dans un pays où « chacun voit midi à sa porte ». |
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