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En attendant l'arrivée du
vaccin et le lancement officiel de la campagne de vaccination contre la peste
des petits ruminants, celle-ci a déjà décimé, depuis la fin du mois de décembre
2018, près de 2800 agneaux dans les localités pastorales (les plus touchées)
d'El-Aricha, El Gor, Bouihi, Sidi-Djillali et Sebdou, a-t-on appris jeudi dernier auprès de M. Daheur Gemel, responsable de
l'inspection vétérinaire des services agricoles de la wilaya de Tlemcen, qui a
en outre précisé que près de trente foyers de maladies épizootiques ont été
recensés jusqu'à présent dans cette région du sud de la wilaya qui renferme de
nombreux troupeaux de moutons et de brebis. «11.000 doses ont été réservées pour vacciner le
cheptel de cette zone où il y a une forte présence de brebis. Près de 54
vétérinaires fonctionnaires et 80 médecins privés sont mobilisés pour mener des
actions de prospection et de sensibilisation sur les dangers de ces maladies
virales très contagieuses et pour expliquer aux éleveurs les moyens de lutte et
de prophylaxie sanitaire. En outre, une cellule de veille présidée par le
secrétaire général de la wilaya a été installée pour éradiquer ces virus.
Au niveau local, des comités de veille composés de l'inspection vétérinaire, la gendarmerie, l'APC, les services agricoles, la chambre agricole, l'UNPA, ont été installés. La vaccination autour des foyers recensés dans ces zones à risque constituent la base de notre lutte contre cette maladie hautement contagieuse». Il faut souligner dans ce contexte que le retard enregistré dans la réception des doses de vaccin inquiète beaucoup les éleveurs de la wilaya. Pour ces ménages vivant dans des étendues pastorales très vastes, les moutons et les chèvres sont une source de nourriture et de revenus réguliers, un moyen de capitaliser l'épargne, et un filet de sécurité pendant les périodes difficiles. La vente d'animaux ou de leurs produits fournit les ressources nécessaires pour accéder à la nourriture et aux services éducatifs et sociaux. «Nous avons très peur ! La peste se répand à un rythme alarmant et provoque davantage de pertes. Si ça continue comme ça, nous allons être obligés de quitter nos terres et nos cultures et rechercher d'autres moyens alternatifs de subsistance. Il faut faire vite !», s'alarment les pasteurs d'El-Aricha. D'autres éleveurs de la région se sentent pénalisés par la fermeture des marchés hebdomadaires de bétails. «Si cette maladie ne sera pas éradiquée le plus vite possible, nous allons non seulement souffrir de la perte de ruminants mais aussi de la mévente de nos moutons à cause de la fermeture des marchés qui risque de se prolonger des semaines ou des mois. Comment va-t-on alors subvenir aux besoins de nos familles dans ces conditions ? Sans compter aussi les aliments de bétail qui vont nous revenir très cher ! Nous vivons grâce à ces moutons et ces chèvres qui jouent un rôle important pour nous et pour nos familles». A noter que le wali de Tlemcen avait décidé, à l'instar d'autres wilayas infectées, de fermer par un arrêté tous les marchés hebdomadaires afin d'éviter la propagation de l'épidémie qui sévit actuellement dans des wilayas environnantes. |
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