|
![]() ![]() ![]()
Oran :
Des décharges sauvages de déchets provenant de l'abattage clandestin: Les habitants de Mers El Kebir dénoncent un massacre environnemental
par Rachid Boutlelis ![]()
La
sonnette d'alarme vient d'être tirée par l'organisation nationale de la
protection de l'environnement et de l'énergie renouvelable, à travers une
requête adressée au wali d'Oran, sur la multiplication des décharges sauvages
de déchets provenant de l'abattage clandestin de la volaille, répertoriée
notamment sur les hauteurs de la municipalité de Mers El Kébir.
Selon le constat établi sur les lieux, il s'agit du chemin non classé reliant
le quartier de St Clotilde au lieudit Santa Cruz et de l'ex-CW 44 reliant le
quartier Ouarsenis au lieudit Aïn Khadija, qui sont
exécrablement envahis par des amas de viscères et autres déchets provenant
d'une quinzaine d'ateliers d'abattage clandestin de volaille, en activité sur
les hauteurs de ladite municipalité notamment dans le lieudit Dadayoum depuis des années. Les habitants demeurant dans
les alentours immédiats de ces décharges sauvages souffrent le martyr et
dénoncent les multiples désagréments et autres contraintes auxquelles ils sont
durement confrontés en plus des risques de contamination de maladies véhiculées
par les amas de déchets entassés depuis sur les bas côtés
des routes citées, qui se sont transformés en de véritables garde-mangers pour
toutes sortes d'animaux nuisibles. Cette activité illicite, qui a atteint des
proportions alarmantes dans la commune de Mers El-Kébir,
principale source d'approvisionnement en viande blanche pour le marché oranais,
a fait réagir l'organisation nationale de la protection de l'environnement.
Abordé à ce propos par Le Quotidien d'Oran, le président de cette organisation,
Benyahia Bahr, a tenu à faire remarquer que « cette
activité illicite hautement nocive pour la population devrait être
définitivement éradiquée avant que ne se produise l'irréparable à travers une
épidémie». En effet, outre la qualité du produit mis sur le marché, qui échappe
à tout contrôle vétérinaire, l'impact de cette activité sur la santé des
consommateurs et l'environnement local sont tout aussi déplorables. A la faveur
de l'indifférence de tout un chacun, les quartiers de St Clotilde, Ouarsenis et
le lieudit sont devenus les lieux d'élevage et d'abattage clandestins, grandeur
nature, de la volaille. A défaut d'incinérateurs, les déchets générées par
l'activité (poussins morts, abats de poulets et détritus, résidus d'aliments de
volaille et autres produits biochimiques, etc.) sont jetés en pleine nature.
Les abats et les restes de cette pratique interdite, attirent toutes sortes
d'animaux nuisibles. Un autre danger : la contamination des nappes phréatiques
par ces amas d'ordures et le risque d'épidémie via les moutons et les vaches
qui s'y nourrissent. Le marché informel d'Aïn El-Turck est devenu, au fil du temps, le lieu de vente du
produit provenant de l'abattage clandestin de la volaille de Mers El-Kébir et ce, avec tous les risques d'épidémies auxquels est
exposée ainsi la population demeurant dans les alentours, notamment les
enfants. Notons que dans le but de créer un point réglementé pour l'abattage et
lutter contre le phonème de l'informel dans cette activité, qui a pris de
l'?ampleur, deux abattoirs ont été ouverts récemment dans la commune d'Ain Turck. L'un de ces abattoirs est destiné à la viande
blanche et le deuxième pour la viande rouge. La première structure qui emploie
dix personnes a une capacité de 300 unités par jour, alors que le deuxième
abattoir d'une capacité de 500 kilos de viande rouge par jour emploie 5
personnes. Le but est de créer un point réglementé pour l'abatage et lutter
contre le phénomène de l'informel. Alors que les services concernés et à leur tête
la direction de la santé mettent en garde contre les intoxications et leurs
risques, certains contrevenants continuent toujours de mettre en péril la santé
des consommateurs non avertis. Les enquêtes menées sur le terrain ont dévoilé
une complicité entre les auteurs de l'abattage clandestin et certains bouchers.
|
|