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L'ancien
chef du gouvernement est sorti, contre toute attente, de son silence, se
fendant d'une contribution fleuve sur El Watan,
livrant sa vision de l'Etat, de l'exercice du pouvoir et du rôle de l'armée.
Puisant dans des références historiques, Mouloud Hamrouche
reste sur sa réserve, distillant des messages à qui de droit, difficilement
cernables.
Même s'il reste, parfois, évasif quant à l'objectif de son intervention, on ne peut s'empêcher de penser qu'elle répond quelque part à la pétition lancée dernièrement pour sa candidature à la prochaine présidentielle. Les initiateurs de cette pétition, qui se présentent sous l'étiquette «Algérie lucide», estiment qu'il est le candidat «idéal» dans la conjoncture actuelle. Mais dans le contexte politique actuel, tout candidat, pour peu qu'il soit crédible, pour la succession de Bouteflika, se retrouve directement dans la mire et les exemples de personnalités nationales données comme favorites pour El Mouradia ou simplement suggérées en tant que telles et qui ont eu des lendemains qui déchantent, sont présents comme un rappel à l'ordre. Personne, pour le moment, ne semble prêt à endosser ce rôle de challenger tant que le flou persiste sur la décision de Boutefllika de briguer ou non un cinquième mandat. Hormis les lièvres habituels, ceux qui sont là pour donner un peu de crédibilité à des élections déjà jouées et éviter le scénario de 1999, rares sont ceux qui se prononcent publiquement et qui assument un profil de présidentiable à l'ombre pesante des cercles d'influence. Hamrouche ne déroge pas à la règle établie et n'est pas homme à brasser de l'air, préférant la retenue et la discrétion, s'effaçant même alors qu'il est appelé, lui ainsi que tous les autres acteurs majeurs dans le jeu politique, à s'investir personnellement et intervenir publiquement pour proposer d'autres alternatives. Le débat politique ne peut se contenter de messages codés adressés aux hommes de l'ombre et a un besoin crucial d'une émancipation de la crainte qu'impose le régime actuel. La dernière intervention de l'institution militaire n'incite pas non plus à des déclarations malvenues dans une conjoncture marquée par beaucoup de tâtonnements et d'hésitations. Le fait de quadriller un champ politique déjà miné, de définir d'un seul côté les règles du jeu et exiger de l'autre de respecter l'éthique et la déontologie, participe de cette réserve observée chez nombre de cadors qui privilégient une retraite pépère à un engagement parfois brutal. |
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