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Un cycle de
discussions entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats du
secteur, dont ceux membres de l'Intersyndicale (Snapest,
Cela, Unpef, Satef et Snte) a débuté jeudi, avec au menu l'examen des
revendications syndicales. Le premier syndicat à entamer ces discussions a été
l'Union nationale des personnels de l'Education et la Formation (Unpef). La réunion s'étant tenue autour des revendications
professionnelles, sociales et syndicales, mais également sur le mot d'ordre
d'appel à une grève nationale le 21 janvier prochain.
La ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit a confirmé de son côté durant la même journée le début de ces discussions avec tous les partenaires sociaux (syndicats et associations des parents d'élèves) pour examiner les revendications soulevées, promettant de prendre en charge celles à caractère pédagogique. «Il est élaboré un calendrier de rencontres, a t-elle dit, avec les partenaires sociaux tout au long de la semaine prochaine». Mais, du côté de l'Unpef, il y a une grande désillusion, sinon beaucoup de regrets après la rencontre de jeudi avec la ministre et ses proches collaborateurs. Sadek Dziri, président de l'Unpef, a expliqué, dans une déclaration hier vendredi au Quotidien d'Oran, que «nous avons effectivement rencontré jeudi la ministre de l'Education nationale autour de nos principales revendications». «Les discussions se sont bien déroulées, avec un réel esprit d'ouverture de notre part, mais, sur l'essentiel de nos revendications, il n'y a rien de nouveau», a-t-il ajouté. «La ministre nous a dit que les dossiers sur certaines de nos revendications ont été transférés au gouvernement», et «donc pour nous, il n'y a eu aucune avancée lors de ce round» avec la ministre. Sadek Dziri a ajouté que «nous allons attendre la tenue des réunions programmées avec les autres syndicats membres de l'intersyndicale, qui ont appelé à la grève nationale du 21 janvier, voir ce qu'il va en découler et nous tiendrons ensuite une rencontre de l'intersyndicale pour examiner la situation et faire le point après ce round avec la ministre». Dans un communiqué rendu public à l'issue de cette rencontre avec la ministre, l'Unpef a annoncé la tenue d'assemblées générales ce samedi 12 janvier au niveau des différentes régions du pays, avec à l'ordre du jour l'examen de la situation au niveau du secteur et la préparation de la grève nationale, prévue le 21 janvier prochain. Les revendications de l'Unpef comme celle de l'intersyndicale portent globalement sur «la levée des entraves aux libertés syndicales», «le maintien du travail à travers la commission mixte», «le maintien de la retraite proportionnelle et de la retraite sans condition d'âge», «l'abrogation définitive de l'article 87 bis (de la loi de finances de 2015) et la création d'une prime spécifique aux corps communs et ouvriers qualifiés». Il y a également des revendications salariales, dont l»aplication «immédiate du décret présidentiel 266/14». Durant la même journée de jeudi, deux autres rencontres ont été tenues respectivement avec la Fédération des associations des parents d'élèves et l'Association nationale des parents d'élèves, et avec l'Union nationale du personnel de l'éducation (UNPE), un syndicat affilié à l'Union générale des travailleurs algériens(UGTA), a indiqué par ailleurs Mme Benghabrit. Elle a expliqué que ces rencontres s'inscrivaient dans le cadre du «protocole» établi par le ministère, qui veille à sa mise en œuvre. L'inspecteur général de la pédagogie supervisera la concertation avec le partenaire social aux côtés des conseillers, a-t-elle ajouté, mettant en avant que «tous les points seront examinés séparément» durant toutes les rencontres. Ces rencontres, selon la ministre, ne concernent pas uniquement les syndicats ayant déposé un avis de grève pour le 21 janvier, mais il s'agit de tous les syndicats. Sur les revendications de l'intersyndicale, Mme Benghabrit a botté en touche en réaffirmant sa disponibilité à répondre au plus grand nombre possible de revendications, notamment celles à «caractère pédagogique», alors que les revendications des syndicats liées au pouvoir d'achat et à la loi sur la retraite «ne relèvent pas de la compétence ni de la responsabilité du ministère». C'est mardi dernier, au lendemain de l'annonce par cinq syndicats de l'intersyndicale (Satef, Unpef, Snapest, Cela et le Snte) moins le Cnapest, que la ministre de l'Education avait été contrainte d'annoncer l'ouverture d'un round de discussions avec ces syndicats, mais en y incluant les autres syndicats, qui n'ont pas appelé à cette grève du 21 janvier prochain. Une manœuvre dénoncée par les membres de l'intersyndicale, selon lesquels il s'agit d'une »manœuvre de division» des membres de l'intersyndicale. Selon Sadek Dziri, le fait de faire »participer à cette rencontre les syndicats hostiles à la grève et en convoquant un à un les syndicats, qui ont appelé à cette grève du 21 janvier, participe d'une volonté manifeste de diviser l'intersyndicale». «Il s'agit d'une stratégie pour noyauter le mouvement de grève», estime-t-il encore, avant de faire le parallèle avec les rencontres entre le gouvernement, l'Ugta et le patronat, qui n'ont jamais appelé les syndicats autonomes à y participer. Selon la ministre, «ces concertations permettront l'examen des dossiers soumis par le partenaire social auprès du ministère», ajoutant que »les portes du ministère sont toujours ouvertes». Pour autant, elle a estimé que cette grève »ne respecte pas la loi», même si elle reconnaît que la grève«est un droit constitutionnel», et a appelé les syndicats à travailler pour le «rétablissement de la confiance qui devrait être basée sur la vérité ». |
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