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Les choses
semblent aller dans le bon sens entre la coordination des imams, qui avait un
moment envisagé des actions de protestation, et le ministère des Affaires
religieuses et des Waqfs, après un début de bras de
fer au début de l'automne sur des revendications sociales et professionnelles
des imams. Djelloul Hadjimi,
responsable de la coordination des imams, a affirmé hier mardi dans une
déclaration au Quotidien d'Oran que «le dialogue est ouvert» avec le ministère
sur «l'ensemble de nos revendications». «Il y a eu une rencontre dimanche avec
les responsables du ministère et le dialogue reste ouvert», a-t-il
ajouté. «Les discussions que nous avons entamées avec le ministère se font
selon les priorités des dossiers» à examiner, a-t-il
ajouté, avant de préciser que «le dialogue est maintenu quant à nos
revendications». M. Hadjimi, qui a noté que les
discussions avec le ministère se poursuivent «dans de bonnes conditions», a
insisté cependant sur le fait que ce dialogue ne soit pas adossé à des
conditions. Les discussions avaient jusque-là achoppé entre le ministère et la
coordination nationale des imams, celle-ci ayant exigé que ce dialogue soit
«sans conditions». Début décembre dernier, M. Djelloul
Hadjimi a expliqué au Quotidien d'Oran que la
coordination n'accepterait pas un dialogue ou des discussions qui se feront
selon des conditions que le ministère poserait. Le ministre des Affaires
religieuses Mohamed Aïssa avait de son côté rassuré
la coordination que ce dialogue se fera sereinement et sur tous les points
faisant partie de la plateforme des revendications des imams.
M. Hadjimi a noté ainsi qu»'il y a en effet un communiqué selon lequel le ministre accepte l'ouverture d'un dialogue avec les imams. Nous sommes prêts, mais sans conditions. Nous n'avons pas refusé le dialogue avec le ministère, mais qu'il n'y ait pas de conditions préalables aux discussions autour de l'amélioration des salaires des imams». M. Hadjimi a souligné ainsi que les préalables à ce dialogue avec le ministère «n'ont pas changé». «Nous voulons un dialogue ouvert et sans conditions», a-t-il réaffirmé, avant d'annoncer qu'il y aura «dans les prochains jours des rencontres avec une commission ministérielle» mise en place pour examiner les revendications de la coordination des imams. Les revendications de la coordination portent globalement sur la revalorisation des salaires et un nouveau statut particulier pour les imams. Dans la plateforme des revendications des imams il y a également le logement, ainsi que «la dépénalisation du métier de l'imam». Le statut particulier actuel des imams, qui date de 2008 et que la coordination veut revoir, prévoit en cas d'incitation à la violence des poursuites judiciaires. La coordination veut également l'ouverture d'une formation continue dans les universités et l'application du principe d'égalité des chances pour les imams. Actuellement, les salaires des imams, qui sont des fonctionnaires, varient de 30.000 DA à 40.000 DA, plus les primes. La revendication de la profession d'une amélioration des salaires n'est pas nouvelle. Elle dure depuis la dernière revalorisation des salaires, en 2008, avec les nouveaux statuts des imams, payés selon les barèmes de la fonction publique, puisqu'ils émargent au budget du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs. En 2008, le département des Affaires religieuses avait proposé dans le projet de statut particulier des fonctionnaires du secteur, et selon les grades, des primes entre 6.000 et 10.000 DA, alors que le salaire de base des imams est de 28.000 dinars. Signé le 24 décembre 2008 par Ahmed Ouyahia, Premier ministre, le décret exécutif n°08-411 du 24 décembre 2008 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'administration chargée des affaires religieuses et des wakfs prévoit en son chapitre III quatre corps pour les imams (art.33), à savoir le grade d'imam instituteur (catégorie 10, mis en voie d'extinction), le grade d'imam mouderess (instructeur, catégorie 11), le grade d'imam professeur (catégorie 13) et celui d'imam professeur principal (catégorie 14). Le même décret portant statut particulier des imams a fait passer la liste des postes de dix à dix-neuf, selon la responsabilité et l'importance de la tâche. Mais, le décret exécutif du 24 décembre 2008 portant statut particulier de l'imam interdit à cette profession toute action de protestation, et aux imams l'adhésion à des organisations à caractère politique, le recours à la grève et les astreint au respect de la référence religieuse officielle. De son côté, le ministre des Affaires religieuses Mohamed Aïssa avait affirmé sa volonté au mois de décembre dernier d'ouvrir un dialogue avec les imams et examiner, avec la mise en place d'une commission ministérielle, leurs revendications. |
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