Alger
persiste et signe et affirme qu'elle est dans son droit d'expulser des
personnes, de surcroît entrées illégalement sur son territoire, qui peuvent
être potentiellement dangereuses pour la stabilité du pays. Hassan Kacimi, le Monsieur immigration au ministère de
l'Intérieur, et dans des déclarations à la presse dans ce qu'il est convenu
d'appeler une campagne d'informations, a tenu à donner des précisions quant à
la nature de ce danger et de ses tenants. Les investigations des services de
renseignements ont révélé que les ressortissants arabes, dont une grande
majorité de Syriens, infiltrés clandestinement en Algérie à travers ses
frontières sud, ont clairement été identifiés comme étant des éléments de
l'Armée syrienne libre, basée à Alep, qui entretient des liens étroits avec Al Nosra, considérée comme organisation terroriste. L'Algérie
a ses raisons et ne cherche qu'à protéger sa stabilité, affirment les officiels,
en guise de réponse aux ONGI qui l'ont attaquée sur cette question. Des
organisations alimentées en interne par des rapports jugés tendancieux pour
semer le doute dans l'esprit de l'opinion internationale et des instances
onusiennes. L'Algérie a le droit et le devoir de défendre sa population en
protégeant ses frontières par n'importe quelle manière et tant pis pour les
dommages collatéraux s'ils venaient à exister. Cette volonté des ONG nationales
de s'en prendre au gouvernement à chaque expulsion d'un sans-papiers appelle à
s'interroger sur leurs réelles motivations qui débordent, à n'en plus douter,
des canaux des droits-de-l'hommisme. Qu'à cela ne
tienne, on reproche à Alger de refouler une centaine de «réfugiés» syriens
alors que depuis le début du conflit syrien, elle a accueilli quelque 40.000
ressortissants syriens ayant fui la guerre civile. Comment expliquer alors que
l'Algérie, se sachant très surveillée sur ce dossier, s'amuse à expulser
quelques Syriens si elle n'avait pas ses raisons ? Des raisons sécuritaires, en
particulier, mais aussi d'anticipation sur les coups de ses adversaires qui
cherchent, à travers la présence de soldats étrangers aguerris aux combats et
susceptibles de créer des réseaux dormants, à déstabiliser le pays et partant
tout le Maghreb. L'Algérie est plus que jamais ciblée par des plans
d'infiltration d'éléments subversifs à travers les circuits de la migration
subsaharienne et la présence de chiites yéménites est perçue par les autorités
comme une menace de plus.
Dans
l'explication officielle, il est avancé que la présence de ces individus est
une tête de pont à l'installation d'une communauté confessionnelle qui risque
d'ouvrir la brèche à une intervention étrangère sous le sceau de la défense des
minorités. Face à ces dangers, les Algériens sont appelés à faire preuve de
plus de patriotisme et à ne plus penser à satisfaire les cahiers des charges
dont ils ont passé commande pour des intérêts aussi dangereux qu'égoïstes.