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En
prévoyant d'accorder des avantages supplémentaires aux investisseurs qui
financent leurs projets sur fonds propres, le gouvernement vise à attirer «les
dizaines de milliards de dollars qui dorment hors des circuits bancaires.»
Hier, à Tamanrasset, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'aménagement du territoire a commencé par se rendre à Zest Aguenar, une zone d'extension touristique (ZET) en cours d'aménagement en prévision de la construction d'un hôtel «aux normes internationales » pour un montant de 740 millions de DA (40% en apport personnel et 60% en crédit bancaire) comme noté sur le tableau de présentation. Le promoteur du projet, lui, fait savoir que «j'ai plusieurs hôtels en France (...).» Bedoui relève «vous avez donc de l'expérience, c'est ce qui nous intéresse, le savoir-faire.» Il note que «l'Etat finance l'aménagement et la viabilisation des ZET qui ont été toutes décentralisées et accompagne les investisseurs en leur accordant des avantages fiscaux et des facilités pour l'acquisition du foncier.» Il explique que «nous avons réglé définitivement le problème du foncier touristique (...), pour cela, nous avons été obligés de revoir beaucoup d'aspects dans la réglementation (...), on a même des ZET qui ont été occupées par des bidonvilles (...).» Il fait part de l'existence «déjà» de 6 projets touristiques à Tamanrasset. Le promoteur de ?Zest Aguenar' lui annonce que «pour la construction de cet hôtel, je ne vais pas demander de prêts.» Le ministre estime alors que «c'est très important ce que vous venez de dire, il faut que celui qui s'autofinance, sans aller aux banques, bénéficie d'avantages supplémentaires, on va présenter cette proposition au Premier ministre pour étudier ce qu'il faudrait comme avantages dans ces cas-là, vous méritez plus qu'une attention particulière.» L'ANDI, la centralisation et l'argent en dehors des banques Ce qui laisse penser le ministre que «de la sorte, on peut ainsi faire sortir les capitaux qui dorment à l'intérieur du pays - et ils sont importants- pour les investir et les mettre au service de l'Economie nationale, ce sont des dizaines de milliards de dollars qui ne sont pas bancarisés.» Les avantages fiscaux supplémentaires pourront se décliner, avance le ministre, «en des allégements fiscaux plus importants que ceux qui existent déjà et qui ne sont accordés nulle part ailleurs, on pourrait réfléchir pour allonger les années d'exonération fiscale au profit des investisseurs (...).» Le ministre ne manque pas de souligner que «les ZET existent depuis très, très longtemps (...), aujourd'hui, la décision de l'Etat de financer leur viabilisation, pour recevoir des investissements, -les moyens financiers existent au niveau des wilayas pour le faire-, c'est un tournant très important pour le développement.» L'on note que la ZET de ?Zest Aguenar' a été délimitée, il y a plus de 7 ans de cela, sans recevoir aucun investissement. «Avant, il y avait l'étude que l'opérateur devait déposer à la direction du Tourisme de la wilaya, elle est ensuite envoyée à Alger pour les approbations du ministère, ça prenait des années (...).» Bedoui a eu, dimanche, dans la soirée, lors de sa rencontre avec la Société civile de Ain Salah, à pointer du doigt les incohérences de l'Administration publique. «Notre administration et notre bureaucratie ont entravé et ralenti la réalisation de plusieurs projets d'investissements jusqu'à pousser à leur abandon par leurs promoteurs,» a-t-il affirmé. Il rappelle «le temps où l'ANDI qui existe depuis longtemps, obligeait à une prise de décision centrale, ils ont perdu des années et des années?» La première difficulté des ZET était, selon lui, «la centralisation, aujourd'hui les choses ont changé.» «Aujourd'hui, a-t-il dit, hier à Tam, tout se fait au niveau local, y a-t-il mieux que les locaux pour promouvoir les potentialités de leur région ? Au niveau central, on doit réfléchir aux politiques publiques à mettre en place.» «Il faut vous former !» Il estime que «la nouvelle dynamique de décentralisation permettra de situer les responsabilités et définir les rôles et missions de tout le monde, la décentralisation est un moyen de libérer les initiatives et encourager les investisseurs.» Il est convaincu que «si on ne facilite pas par des dynamiques d'accompagnement, on perd l'investisseur.» Il avoue d'ailleurs, que «dans de nombreux cas, le mal est en nous, autorités, je reconnais nos insuffisances, si on continue à rester dans nos bureaux, on n'aura rien fait?» Des aveux, le ministre de l'Intérieur en aura fait à Tam. «Des centaines d'entreprises fraudent, en matière de fiscalité, font dans le clientélisme pour recruter (...), il faut que ça cesse,» a-t-il exigé. La veille, à Ain Salah, il avait pris le soin de prévenir qu'«il est impossible que tous les jeunes puissent travailler à Sonatrach ou dans les entreprises publiques, je les encourage à aller vers l'entrepreneuriat, on est là pour les accompagner.» Mais «il faut vous former, certains centres de formation professionnelle, à travers le pays, sont occupés à 30% seulement, ce n'est pas normal, il faut que nos ressources humaines se forment.» Il appelle les autorités locales à «demander l'ouverture de filières répondant aux spécificités de leurs wilayas respectives.» A Ain Salah, il a recommandé que la formation soit orientée vers le domaine de l'Agriculture «où les potentialités sont importantes.» Erigée en wilaya déléguée, dans un passé récent, Ain Salah veut accéder au statut de «wilaya à part entière,» lui ont réclamé la majorité de ses habitants. «Plus tard, quand elle sera prête (...), il faut une bonne préparation, une fois le dossier finalisé, il sera transmis au président de la République,» leur a-t-il promis. |
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