Des
dizaines de famille et de proches de harraga, portés
disparus, se sont rassemblés devant la porte d'accès principale du port de la
pêcherie d'Oran à la veille de la nouvelle année. Un spectacle affligeant s'est
malheureusement offert aux automobilistes de passage, dont certains n'ont pas
hésité à manifester leur compassion à ces familles brandissant des photos et
des banderoles sur lesquelles était écrit « Rendez-nous nos enfants ». Les
mères des malheureux candidats à l'émigration clandestine disparus en mer,
présentes en grand nombre sur les lieux, étaient inconsolables. Elles
réclamaient à l'unanimité les corps de leurs enfants pour les enterrer
décemment. Il importe de rappeler qu'un boat people avec à son bord 29
candidats à l'émigration clandestine a pris la mer plus d'une semaine
auparavant à partir d'une plage de la corniche oranaise et ce, dans l'intention
de rallier les côtes de la péninsule ibérique. L'embarcation aurait pris feu en
pleine mer et seuls sept corps ont été repêchés lors d'une vaste opération de
recherches, qui a été lancée par la protection civile en étroite collaboration
avec les gardes-côtes et les différents corps de
sécurité. Une cellule de crise, présidée par le wali, a été installée au niveau
de la direction générale de la protection civile de la wilaya d'Oran. Les
recherches se poursuivent toujours pour tenter de retrouver d'autres victimes
de cette tentative de traversée clandestine. La semaine dernière, le wali
d'Oran, Mouloud Chérifi, a annoncé l'arrestation de
cinq passeurs faisant partie de réseaux spécialisés dans le trafic de migrants
clandestins. Lors d'un point de presse, organisé au niveau de l'unité
principale de la Protection civile d'Oran, le wali a annoncé l'arrestation de
cinq passeurs, condamnant avec force «ces commerçants de la mort». Il a déploré
le drame en mer qui a endeuillé des familles entières, le 18 décembre dernier,
suite à l'incendie déclaré dans une embarcation transportant à son bord 29
personnes. Selon le bilan des interventions de la protection civile, 9
personnes ont été secourues, 8 cadavres ont été repêchés en mer tandis que 12
personnes sont toujours portées disparues. Dans ce contexte, le wali a salué le
travail des éléments de la protection civile, ceux des unités du groupement
territorial des gardes-côtes et les services de la
gendarmerie nationale, qui ont mobilisé l'ensemble des moyens matériels et
humains pour secourir neuf rescapés et repêcher huit corps sans vie. Après
avoir rappelé la mise en place d'une cellule de crise pour suivre les
opérations de recherche, Mouloud Cherifi a salué le
ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour l'appui apporté en
moyens matériels et humains ayant permis de renforcer les opérations de
recherche menées avec les wilayas limitrophes ( Mostaganem, Aïn
Témouchent, Chlef ) ainsi
que les associations et les bénévoles.