Depuis qu'il a consacré du temps à la rédaction du livre retraçant sa
longue carrière et, parallèlement, l'histoire du judo algérien sur trois
décennies, nous étions sans nouvelles de Maître Ahmed Hifri.
Or, il n'est pas du genre pantouflard comme certains anciens sportifs. La
preuve, il vient de rentrer du Canada où il a tenu trois conférences à la
demande de la communauté algérienne et des férus du judo, nombreux dans ce
pays. Ces derniers font partie de ceux qui sont convaincus que Maître Hifri demeure une référence mondiale dans ce domaine et
l'ont sollicité pour une série de conférences à l'intention des entraîneurs
algériens établis au Québec. A six reprises, l'ancien entraîneur de l'équipe
nationale a séduit son auditoire par sa maîtrise du sujet. C'est ainsi qu'ils
ont pris connaissance du judo, ce « principe de l'art », selon se fondateurs
japonais, de son rôle dans la société en général et les titres glanés par les
représentants algériens depuis plusieurs décennies. Les membres des clubs de
l'Académie Ibn Sina, Badr, Agir, Benabdallah
et Bouchervile ont tiré le plus grand bénéfice de
cette riche et conséquente communication dispensée par ce spécialiste de
renommée mondiale. Par la même occasion, il a été procédé à la création de
l'Amicale des clubs encadrés par des entraîneurs algériens, ce qui va
certainement contribuer à la massification de cette discipline au sein de la
communauté algérienne, et donc élargir le champ de prospection des responsables
techniques de la FAJ. Par ailleurs, avant le terme de ce séjour chargé, il y a
eu la mise sur pied d'un grand regroupement de tous les judokas maghrébins
dirigé par le duo Hifri-Dandland, ce dernier étant le
doyen et fondateur du judo au Québec. Agé de 84 ans, il est 9e dan. Les
participants ne pouvaient espérer un aussi prestigieux encadrement et l'ont
fait savoir au terme de ce stage très instructif. « Lors de ce regroupement,
j'ai eu l'immense plaisir de rencontrer le Docteur Benabdallah,
médaillé de bronze aux jeux Méditerranéens d'Alger 1975 et qui est le doyen des
entraîneurs de judo. Il exerce comme professeur émérite à l'Université de
Montréal », dira Maître Hifri. Enchanté par cette
sollicitation à notre sens largement justifiée au regard de son CV
exceptionnel, ce dernier a tenu à remercier toute la communauté algérienne et
tout particulièrement MM. Khaled Seghir et Mohamed Hamouya qui l'ont accompagné durant tout son séjour. Il
faut dire que ces conférences de haute volée ont séduit tous les différents
auditoires qui ont sollicité Maître Hifri pour une
seconde visite lors de l'été 2019. Pour sa part, l'ancien coach de l'équipe
nationale ne demande qu'à dispenser ses connaissances et a tenu à signaler la
chaleur de l'accueil, qui a largement compensé la froidure de ce mois de
décembre au Canada, 20 degrés au-dessous de zéro ! Enfin, il nous a fait part
du désir des clubs algériens installés dans ce pays d'effectuer un stage en
Algérie dès que possible, ce qui est, à notre sens, une bonne initiative pour
une discipline, il faut le dire, moins performante que lors des années fastes. Cette
tournée pourrait s'avérer fructueuse pour toutes les parties, avant le
déroulement des JM 2021 d'Oran. Cette invitation souligne, si besoin est,
l'audience accordée par la grande famille du judo à Maître Hifri
qui, étrange paradoxe, vit dans l'indifférence en Algérie alors qu'il pourrait
encore être d'un grand apport au judo algérien. Au Japon où il a été formé et a
acquis ses plus hauts grades, il est fait toujours
appel aux grands maîtres nonagénaires pour leurs précieux conseils. Et c'est
toujours payant. Tout récemment, le Japon a raflé la majorité des médailles au
Masters de judo, une compétition qui réunit les meilleures pointures du
circuit. Vous avez dit bizarre ?