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![]() ![]() ![]() ![]() La seule certitude qui subsiste encore, à moins de quatre
mois de l'élection présidentielle, pour peu qu'elle se tienne à la date prévue
en théorie, c'est l'absence de certitudes. Chaque jour qui passe est un pas de
plus qui s'enfonce dans le brouillard caractérisant la scène politique
nationale, et les initiatives personnelles des partisans d'un cinquième mandat
se font rapidement rappeler à l'ordre.
La dernière sortie médiatique de Bouteflika, présidant le Conseil des ministres, n'a rien apporté de nouveau à l'équation si ce n'est d'autres interrogations à propos de son proche avenir. Aucune information n'a filtré et encore moins d'indices pouvant orienter les observateurs sur la nature de la décision prise par le chef de l'Etat, laissant place aux supputations d'usage, renforcées par l'épisode Bouchareb, le coordinateur du FLN, et la publication d'un communiqué « officiel ». Le texte abordait le scrutin d'avril prochain, laissant entendre que Bouteflika, le candidat du parti, briguerait bel et bien un cinquième mandat. Ce document révèle deux informations de taille : le maintien de la date initialement prévue et la candidature de Bouteflika, un scénario déjà rodé parmi les autres possibilités en réserve. Pourtant, sitôt publiée, la lettre est supprimée avec promptitude, laissant supposer une mauvaise interprétation de la situation. Le fait que Bouchareb s'est empressé de rejeter l'existence d'une telle lettre et de nier sa publication sur le site officiel du FLN, renseigne sur la vulnérabilité de la communication des uns et des autres et sur la dangerosité d'évoquer cette question. Ce n'est pas la première fois que cette chape de plomb se précise sur la participation de Bouteflika à sa propre succession, et l'exemple de Ould Abbès est toujours vivace. Le sujet étant devenu extraordinairement tabou, même l'appel à un cinquième mandat lancé, la semaine dernière par le SG de l'UGTA à partir d'Oran, a été passé sous silence par l'agence de presse officielle. Alors, la réaction de Bouchareb peut s'expliquer d'autant plus qu'il a annoncé l'ouverture d'une enquête des services de sécurité pour tenter de savoir qui est à l'origine de cette publication jugée «malveillante». Le qualificatif en lui-même laisse songeur et suggère une autre piste à explorer, confortant l'idée d'un report de l'échéance électorale. Quant à la participation de Bouteflika, elle reste aussi énigmatique en présence de signes contradictoires lancés dans une offensive de désinformation manifeste. |
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