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Commerce: Cap sur l'exportation des voitures montées en Algérie

par Yazid Alilat

Le ministre du Commerce Saïd Djellab a affirmé que l'année 2019 sera celle des exportations, alors que les importations qui grèvent le budget de l'Etat sont en constante baisse. Il a affirmé hier à la radio nationale que pour mettre en place une feuille de route pour la promotion des exportations, il fallait d'abord que le produit algérien soit connu. Il a rappelé les différentes foires commerciales auxquelles les opérateurs algériens avaient participé, notamment aux Etats-Unis, en Belgique, au Gabon et en Mauritanie. «Mes premières impressions est que les gens ne connaissent pas le produit algérien» et «on a constaté qu'il peut concurrencer les produits des autres pays», estime M. Djellab selon lequel «pour promouvoir les exportations, il faut avoir une vision à moyen et long terme. Et donc 2018 est une année où on a lancé une étude avec le centre de commerce international de Genève pour savoir quels sont les secteurs qu'il faut mettre à l'international, les facteurs bloquants qu'il faut résoudre dans une vision à moyen et long terme pour les exportations».

«Nous sommes prêts pour la mise en place d'une feuille de route pour l'année 2019», a-t-il souligné, avant de préciser que «notre objectif est qu'il y aura en 2019 une stratégie à moyen et long terme pour la promotion des exportations, et cette problématique sera le sujet central de tout débat en 2019». Il a annoncé que la feuille de route pour la promotion des exportations, qui va «englober tous les aspects pour réussir nos exportations, sera déclinée en janvier 2019». Le ministre du Commerce a relevé en outre qu'«un des éléments de cette stratégie sera de savoir comment redéployer le rôle des institutions qui accompagnent les exportations, à savoir la Safex et la Cagex. Le rôle de la Safex (Société algérienne des foires et exportations) sera d'accompagner les entreprises et la Cagex (Caisse algérienne de garantie des exportations) sera chargée d'observer le marché extérieur», a expliqué M. Djellab. Pour le transport des marchandises devant être exportées, il a affirmé que l'Etat va soutenir les frais des opérateurs à hauteur de 50% quel que soit le mode de transport (aérien, terrestre ou maritime).           

Le ministre du Commerce a affirmé que l'objectif est d'aller vers l'Afrique, expliquant que «l'orientation principale est l'Afrique. On a entamé les négociations avec la Mauritanie pour un accord préférentiel sur le marché mauritanien et des négociations avec la CEDAO pour un accord de libre-échange avec les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, qui compte un marché de 300 millions de consommateurs. Ceci en attendant la création de la zone de libre-échange africaine, vers 2020.»

Quant aux exportations hors hydrocarbures, M. Djellab les a situées à hauteur de 2,8 milliards de dollars pour 2018, soit une hausse de 50%. «Pour chaque produit, on a triplé les exportations, comme les eaux minérales et gazéifiées, on est à 8 millions de dollars, l'électroménager avec 20 millions de dollars», a-t-il ajouté, avant d'affirmer qu'«on aura les 2,8 mds de dollars à la fin de l'année». M. Djellab a également affirmé qu'en 2019, «on aura des voitures exportées vers l'Afrique. Il y aura également le ciment et on ira vers les 100 millions de dollars pour le ciment». Sur la nature des exportateurs, il a reconnu qu'il y a une «hétérogénéité dans la typologie des exportateurs. Il y a de gros exportateurs, ils ne sont pas nombreux, qui font les 70% des exportations, et de petits exportateurs qui font les 20% d'exportations.

On va élaborer, a-t-il expliqué, un fichier complet de tous les exportateurs et cela va nous permettre de mettre en place notre stratégie des exportations». Quant à la facture des importations, il a estimé qu'elle «n'a jamais augmenté et elle ne fait que descendre». Pour le ministre du Commerce, «il y a une rationalisation des importations», affirmant cependant que «les mesures d'interdiction ne sont pas des mesures durables». Sur l'application du droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) introduit dans la loi de finances 2019, M. Djellab a indiqué que «tous les produits qui vont être protégés seront soumis au DAPS et on va publier l'arrêté sur les produits soumis à cette taxe début janvier». «Il y aura, selon lui, un DAPS transparent et levée des interdictions des importations de produits». Il a cependant prévenu que «c'est une protection temporaire, le temps de mettre la production nationale sur le marché international, après on libère».