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La réponse du ministre des Affaires religieuses aux
revendications des imams, les renvoyant à l'après-avril 2019, au plus tard, est
symptomatique du statu quo qui conditionne actuellement les institutions du
pays. Pourtant, la réaction de Mohamed Aïssa semble
balancer entre l'appréhension de prendre une décision à conséquences qui risque
de faire effet boule de neige et la volonté d'un staff gouvernemental à ne pas
précipiter les choses, ignorant, probablement, de quoi sera fait demain.
Peut-on le blâmer pour autant, lui et les autres ?
Il est indéniable qu'aucune mesure phare ne viendra déranger cet immobilisme ambiant tant que l'horizon ne se dégage pas concernant la prochaine échéance électorale. Et tout le monde semble s'accommoder de cette situation qui coïncide pour le moment avec les périodes de fin d'année. Mais personne ne pourra parier sur ce qui va se passer pendant les premiers jours du nouvel an qui seront significatifs et qui devront apporter des indications sur le scrutin présidentiel. En effet, le code électoral stipule dans son article 133 que le corps électoral est convoqué par décret présidentiel, quatre-vingt-dix jours avant la date du vote. Et si, en théorie, l'élection devrait avoir lieu le 19 avril, comme annoncée par le patron de l'UGTA, la convocation du corps électoral devra être prononcée dans les environs du 19 janvier, à quelques jours près. Ce calcul d'épicier laisse peu temps aux manœuvres de dernières minutes si la date fixée initialement est maintenue. Auquel cas, les postulants à la candidature auront un délai de 45 jours pour déposer leurs dossiers auprès du Conseil constitutionnel qui statuera sur leur validité ou pas, dans un délai de dix jours, selon l'article 132 du texte de loi. Ces dispositions et surtout leur proximité temporelle ne donnent pas beaucoup d'opportunités aux acteurs qu'on qualifie, à tort ou à raison, d'influents de la scène politique et forcent l'urgence d'une réponse ou au moins un début d'indice pour supputer sur les intentions des uns et des autres. La date sera-t-elle maintenue ? Difficile de le croire sur une base arithmétique et tout laisse à penser que cette option sera définitivement écartée. Pour le moment, et n'était-ce l'activité des partis dits de l'opposition à s'opposer à tout charcutage de la Constitution, on s'interrogerait presque sur l'imminence de l'échéance. |
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