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Il y a plus
de 30 ans, l'histoire des 26 milliards pourrissait la vie des pauvres Algériens
qui se découvraient lourdement endettés comme par insouciance. Une dette
contractée pendant les années 1970 pour donner à l'Algérie une « industrie industrialisante »- concept théorisé par l'économiste
Gérard de Bernis- et gravement lestée par le plan anti pénuries mis en place au
début des années 1980 pour inonder le marché en produits importés, générant une
caste «mercantile».
Quelques années plus tard, le pays sera touché par une crise complexe ?financière, économique, sociale et politique? débouchant sur les événements d'octobre 1988 qui se sont avérés par la suite un prélude au désastre qui allait survenir, la décennie noire. Aujourd'hui, l'Algérie est certes désendettée mais le recours à la planche à billets est un signe qui ne trompe pas. Elle est en panne d'idées pour trouver une solution à l'équation difficile : pétrole contre nourriture, dans un contexte démographique aggravant, auquel s'ajoute la baisse des capacités de production de gaz et de pétrole. L'alarme a été donnée cette semaine par le ministre de l'Energie: «le pays ne sera plus en mesure, dans deux ou trois ans, d'exporter du gaz, sauf si?». Cette déclaration devrait d'abord affoler ceux qui s'en servent encore pour bâtir des fortunes colossales ni de sueur ni du génie créatif inhibé dans leur génome. L'enrichissement spontané et illicite de malhonnêtes et corrompus n'aura été possible que dans un système rentier et clientéliste dans lequel émergent des individus ordinaires et pressés de gravir les échelons de la pyramide des privilèges et ne se souciant que de leur ego qui empêche toute fibre patriotique de vibrer en eux, pour le pays qui les a faits ? L'Algérie a déjà mangé son pain blanc. Le temps du pétrole est derrière, ce qui serait un mal nécessaire pour entrer de plain-pied dans l'ère du numérique et des énergies renouvelables, et si elle rate ce rendez-vous, elle sera condamnée à demeurer dans des turbulences dévastatrices. |
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