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Potentiellement,
il n'y a toujours pas de candidat officiellement annoncé de la majorité pour la
prochaine présidentielle et toutes les manœuvres sont bonnes pour qu'il n'y en
ait plus. Du moins pas pour le moment où ces partis veulent avoir plus de temps
pour désigner un candidat du consensus, c'est-à-dire qui sortirait de leur rang
et serait adopté autant par l'opinion publique qu'adoubé par l'ANP. C'est un
exercice bien périlleux, car en même temps le pays marque le pas et cumule les
retards sur de nombreux dossiers, en particulier le passage vers une véritable
démocratie. Et, plus que tout, une alternance au pouvoir qui ne viendrait pas à
être chahutée par les tenants de la «continuité».
L'état de santé du président Bouteflika ne lui permet, vraisemblablement, plus d'être candidat pour un 5ème mandat et, dans l'intervalle, le premier cercle du pouvoir n'arrive pas à trouver, sinon dégager un outsider consensuel et qui aura l'avantage d'avoir les compétences et l'autorité suffisante pour être le candidat de la majorité et faire face aux candidats des autres formations politiques. Or, à suivre les péripéties d'une prochaine présidentielle qui devient compliquée, il n'y a aucune volonté au sein de la majorité d'aller chercher un candidat consensuel et, dans la foulée, permettre une élection démocratique avec l'ouverture de l'alternance au pouvoir pour que les partis d'opposition se mettent, eux également, sur la ligne de départ. Non, ce qui est pour le moment d'actualité est cet insistant appel à une conférence nationale pour le consensus. Un appel qui tire son objectif dans l'imposition aux électeurs et aux partis d'opposition d'une période de transition, pleine d'ailleurs d'incertitudes et de dangers politiques, comme la transgression de la Constitution, pour permettre un passage téléguidé vers l'après-Bouteflika. Les appels de l'ex-SG du FLN pour qu'il y ait «une continuité» lors de cette élection prévue, si le calendrier n'est pas chamboulé, le 19 avril prochain trouvent aujourd'hui toute leur signification, car depuis la fin de l'été dernier le ton avait changé et il n'était plus question qu'il y ait une «candidature» mais «une continuité» dans l'instauration d'une période de transition politique qui zapperait ainsi la tenue d'une présidentielle. C'est, à tout le moins, le scénario qui se dessine de plus en plus. D'autant qu'officiellement il n'y a aucun démenti et, surtout, l'initiative du président de TAJ, un des partis de la majorité, de conférence nationale, avec dans les poches cette proposition d'un probable report de la présidentielle, semble avoir été même inspirée comme solution de sortie pour éviter une situation de crise institutionnelle. C'est à tout le moins cette alternative qui semble être dans les petits papiers des partis de la majorité qui ne veulent pas, pour le moment, un autre candidat à Bouteflika. Une alternative que refusent les partis d'opposition, même s'il y a parmi eux ceux qui pensent que le pays gagnerait, dans les circonstances actuelles critiques, à reporter cette élection présidentielle. Mais, l'idée de la continuité ou la prolongation du mandat du président sous couvert de cette fameuse «continuité» est farouchement combattue par l'opposition. Au MSP, la proposition de prolongation du mandat de M. Bouteflika sans élection ne passe pas, car il s'agit d'une atteinte à la Constitution. Au RCD, la décantation semble déjà là et son président avait averti il y a un mois que «si la situation reste en l'état, il n'y aura pas d'élection, mais une nomination au poste de président par des forces à l'intérieur du système». Des «warnings» révélateurs de l'extrême confusion qui prévaut à trois mois de cette présidentielle. |
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