Les six syndicats de l'éducation (UNPEF
? CNAPESTE ?SNAPEST ? SNTE ? CELA ? SATEF ) ont
annoncé leur retrait collectif de la ?Charte d'éthique' du secteur de
l'Education en raison du non-respect de ses engagements par la tutelle.
Notamment en ce qui concerne le statut particulier et la gestion des ?uvres
sociales. Ce retrait laisse présager un retour à la protestation après une
accalmie dans le secteur. Cette charte, signée en 2015, entre la ministre de
l'Éducation nationale, Nouria Benghabrit
et 8 syndicats du secteur a été, si on ose, dire «arrachée». La ministre de
l'Education, elle-même avait affirmé qu'il n'a pas été facile de convaincre les
syndicats de s'engager dans un tel accord. Elle avait promis en contrepartie,
d'être à l'écoute des syndicats et exprimé son engagement à résoudre les
difficultés auxquelles les travailleurs faisaient face. Des engagements non
tenus, selon les syndicats du secteur qui ont décidé en outre, le boycott des
réunions et toutes les activités avec le ministère de l'Education programmées
par le département de Nouria Benghabrit,
aux niveaux national et local.
C'est ce qu'ont indiqué d'ailleurs, les
syndicats du secteur de l'Education, dans un communiqué rendu public, hier. Ils
affirment que ces décisions ont été prises suite à la détérioration de la
situation au sein du secteur, due essentiellement aux politiques adoptées par
le ministère de l'Éducation. Les syndicats ont déploré, la manière avec
laquelle le ministère de l'Education traite avec les syndicats locaux et
nationaux «ce qui fausse toutes les démarches entreprises pour asseoir un
véritable partenariat social dans le secteur». En expliquant que le ministère
de l'Education impose davantage de restrictions à la liberté d'exercer
l'activité syndicale. Les syndicats citent entre-autres, la décision de
prononcer un arrêt de travail d'un fonctionnaire ou d'un syndicaliste, sans
procès-verbaux des réunions bilatérales, l'absence de sièges pour les
syndicats, le blocage du droit des représentants syndicaux à plein temps
d'exercer leurs activités. Et «le comble», le recours aux tribunaux pour
résoudre les conflits collectifs». En ce qui concerne le volet pédagogique, les
syndicats de l'Education ont mis en garde le département de Nouria
Benghabrit contre les décisions unilatérales prises
et décidées par le ministère. Et de dénoncer, ainsi, «la continuelle fuite en
avant» du ministère de l'Éducation dans ses prises de décisions «sans associer
les premiers concernés par la réforme». Ils ont, également, dénoncé à travers
le communiqué, l'instruction adressée aux établissements scolaires de dispenser
des cours de soutien, les samedis matin et les mardis après-midi. Pour les
syndicats «priver un enseignant de son jour de repos est une violation du code
du travail, sauf pour les volontaires», dénoncent-ils. Les syndicats de la
coordination n'écartent pas la reprise du mouvement de protestation si les
engagements de la tutelle ne sont pas mises en œuvre. D'ailleurs, ils ont
appelé tous les travailleurs du secteur de l'Education nationale à se mobiliser
autour de leurs syndicats, afin de se préparer et réussir les actions que
compte entreprendre l'Intersyndicale, ce qui laisse présager un 2ème trimestre
mouvementé. Bien évidemment, si la tutelle affiche son indifférence par rapport
aux préoccupations de son secteur, soutiennent les 6 syndicats.