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Argent de la diaspora: Les Algériens, derniers de la classe

par Moncef Wafi

Malgré la progression projetée, les transferts de fonds des Algériens établis à l'étranger vers leur pays restent nettement moins importants comparés à l'Egypte avec 25,7 milliards de dollars (mds usd), du Liban (7,8 mds usd), du Maroc (7,4 mds usd) ou encore de la Jordanie (4,4 mds usd).

En effet, les fonds envoyés par la diaspora algérienne vers l'Algérie devraient se chiffrer à 2,157 mds usd, en 2018, contre 2 mds usd en 2017 et autant en 2015, selon le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur l'immigration et les transferts de fonds, publié à Washington. Ce montant attendu représente 1,1% du Produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie, précise la même source qui livre les récents développements et les prévisions concernant les transferts de fonds vers différentes régions du monde, en 2018. Pour les observateurs, si cette prévision est confirmée, il s'agira alors de la première progression enregistrée après 5 ans de stagnation, loin toutefois du record de 2,4 mds usd établi, en 2004.

Ainsi, de 2013 à 2017, les envois de fonds vers l'Algérie se sont stabilisés autour de 2 mds usd, selon les données de la BM. La diaspora algérienne est, notamment, présente en Europe, particulièrement en France, aux Etats-Unis d'Amérique et au Canada. Selon une étude publiée, le 2 septembre 2016 par le think tank américain, ?Pew Research Center', et se basant sur les données de l'Office de la migration internationale des Nations unies, 930.000 personnes nées en Algérie vivaient à l'étranger en 1990, 1.040.000 en 2000 et 1.710.000 en 2010 pour s'établir à 1.770.000 en 2013. En France, et d'après des sources que citent l'Algerian International Diaspora Association (AIDA), on avance le chiffre de 5 millions d'Algériens. Aux Etats-Unis et au Canada, les Algériens seraient entre 40.000 et 60.000, selon un rapport sur la diaspora algérienne, rédigé en 2006 pour la Commission européenne. D'autres sources, révélées par l'AIDA, indiquent, en revanche que les Algériens seraient environ 110.000 au Canada et 30.000 aux Etats-Unis. En Europe, selon les chiffres de l'AIDA, ils seraient notamment presque 20.000 au Royaume-Uni, 14.000 en Espagne, 5.000 en Italie. Cependant, d'autres sources, comptabilisant les Algériens en situation irrégulière, indiquent une population beaucoup plus importante. Selon ces chiffres, la population algérienne en Espagne serait la plus importante dans ce pays, avec 300.000 ressortissants. Les Algériens seraient 250.000 en Grande-Bretagne, 50.000 en Italie, 50.000 en Belgique, 22.000 en Allemagne et 13.000 en Suisse. Ailleurs, notamment dans les pays arabes, les chiffres sont confus tant les recensements sont peu nombreux et les chiffres officiels inexistants. Cependant, l'AIDA s'avance à affirmer qu'ils seraient 12.000 en Tunisie, quasiment le même nombre au Maroc et environ 2.000 Algériens vivraient officiellement sur le territoire égyptien. Par ailleurs et au vu des récentes statistiques de la BM, l'Algérie ne peut rivaliser avec les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) alors que les transferts vers cette région devraient augmenter de 9,1%, cette année, pour s'établir à 59 mds de dollars contre 6% en 2017. Cette augmentation est, essentiellement, tirée par la croissance rapide attendue en Egypte (+14%), explique-t-on. Pour 2019, l'institution de ?Bretton Woods' prévoit un ralentissement des envois à 2,7% causés par la baisse des prix de pétrole et les politiques du travail en Arabie Saoudite interdisant certains métiers aux étrangers devraient freiner la croissance de cette manne. Les transferts vers la région Afrique subsaharienne se sont accélérés et devraient accroître de 9,8% en 2018 à 45 mds de dollars, avant de ralentir à 4,2% en 2019 selon les mêmes prévisions.

La BM estime que les envois vers les pays en développement, officiellement enregistrés, augmenteront de 10,8% pour atteindre 528 milliards de dollars, en 2018. Ce niveau nouveau record intervient après une forte croissance de 7,8% en 2017. Pour rappel, l'Inde demeure cette année, le premier bénéficiaire des transferts de fonds dans le monde avec 80 mds de dollars, suivi de la Chine avec 67 mds de dollars, du Mexique et des Philippines (34 mds de dollars chacun) et de l'Egypte.