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Le ministère de la Jeunesse et
des Sports n'a toujours pas réagi et fait la sourde oreille au dernier rapport
de la Cour des compte dans lequel il est établi que
l'argent dégagé par l'Etat dans le cadre du lancement du projet du
professionnalisme dans le football, est détourné.
A l'évidence, ce sont les dirigeants du football national qui sont directement accusés. En tout six milliards de dinars (600 milliards de centimes) ont été détournés par les clubs professionnels depuis 2010, année du lancement du projet de professionnalisation dans le football. Pour rappel, l'Etat dégageait des aides aux clubs professionnels pour les accompagner en matière de formation. Ces aides étaient destinés notamment à la construction des centres de formation, l'achat des autobus pour le transport? L'ancien président de la Ligue nationale de football, Mohamed Mecherara, avait dénoncé en son temps le détournement de l'argent destiné à l'achat des autobus. Les présidents de club avaient détourné cet argent pour assurer les salaires des joueurs ! Il faut relever que l'Etat dégageait chaque année des enveloppes à ces clubs sans qu'ils ne soient contrôlés ou qu'ils rendent des comptes. Une situation qui a arrangé ces présidents de club dont la plupart sont toujours en activité et refusent de lâcher. Ils continuent toujours de se sucrer de l'argent du contribuable tant qu'ils ne sont pas inquiétés ou sommés de rendre des comptes. La FAF de l'ancien président Mohamed Raouraoua avait mis en place une direction nationale de contrôle de gestion des clubs de football (DNCG). Cette direction était présidée par Mohamed Mecherara qui est un expert comptable. Mais les présidents de club ont tout fait pour démolir cette DNCSG. Voyant que la FAF ne tenait pas vraiment à cette DNCG qui gênait les clubs, Mecherara avait préféré se retirer. Après son départ, la DNCG a disparu et n'a plus revu le jour. L'actuel président de la FAF, Kheireddine Zetchi, avait suscité beaucoup d'espoir au lendemain de son élection. Il s'était engagé à réactiver la DNCG surtout quand il avait affirmé qu'elle représentait une priorité pour la FAF. A ce jour, il n'y a pas de DNCG à la fédération. Les présidents de clubs continuent à gérer dans l'opacité, refusant tout contrôle. Pour preuve, les clubs ne paient pas leurs impôts et ne sont pas à jour avec la CNAS malgré la convention signée entre la FAF et cette Caisse. Aujourd'hui, il ne faut pas s'étonner si la BBC accable le football algérien ou si le magazine France Football parle de corruption dans le football algérien. La Cour des comptes qui est une institution de l'Etat a confirmé l'existence de la corruption dans le football algérien où l'argent est détourné par des présidents de clubs passibles de prison. Le plus étonnant dans tout cela, c'est le silence observé par le MJS. Le ministère de la Jeunesse et des Sports n'a pris aucune initiative ou mesure suite au rapport de la Cour des comptes. Quant à la FAF et la LFP, elles demeurent mal placées pour lutter contre la corruption quand on sait que la gestion de l'arbitrage est la meilleure preuve de l'ancrage de ce fléau dans les pratiques footballistiques algériennes. En somme, la corruption dans le football algérien est devenue tellement transparente et banalisée que le MJS ne réagit pas au rapport de la Cour des comptes. Le MJS fait semblant de prendre des mesures pour lutter contre la violence dans les stades, oubliant que la corruption en est une des principales causes. |
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