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Le
ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, M.
Mohamed Issa, a assisté, hier, en compagnie du représentant du Pape François,
le cardinal Angelo Becciu, Préfet de la Congrégation
des causes des saints, à l'inauguration officielle de la chapelle «Notre-Dame
de Santa Cruz», après sa restauration, et de la place du «Vivre ensemble» au
niveau de l'esplanade de ce même édifice religieux. Un sanctuaire avec sa
statue de la Vierge, construit sur une colline de la ville en 1850, qui doit
abriter aujourd'hui la cérémonie de béatification des 19 religieux, «Mgr Pierre
Claverie et ses compagnons », dont les 7 moines de Tibhirine,
morts en Algérie durant la décennie noire.
Et en prévision de ce rendez-vous, un important dispositif sécuritaire a été déployé à Oran. Sur les quelque 1.300 personnes devant assister à cette cérémonie, plus de 500 viendront de l'étranger, avait affirmé dernièrement Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d'Oran, lors d'une conférence animée au centre Pierre Claverie à Oran pour expliquer le sens et les enjeux de cette béatification. Le pape François 1er sera représenté par le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation des causes des saints. Du côté des politiques, on notera la présence de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministère français de l'Europe et des Affaire étrangères qui devra, en compagnie du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, M. Mohamed Issa, assister également à l'hommage qui sera rendu aux 114 imams algériens assassinés par les hordes terroristes durant la décennie noire. « Une célébration au Sanctuaire de Santa Cruz est un choix pour une cérémonie modeste à la dimension de notre Église afin qu'elle soit le plus possible conforme à la vocation de notre Église dont nos bienheureux deviennent une belle icône. Elle associera autant que possible ceux des amis algériens de nos martyrs qui le souhaiteront. Elle prendra dans son action de grâce tous ceux et celles dans le pays qui ont, comme eux, donné leur vie, en fidélité à leur foi, à la conscience et à leur pays », avaient écrit récemment dans une déclaration commune, Mgr Paul Desfarges, Archevêque d'Alger, Mgr Jean-Paul Vesco, Évêque d'Oran, Mgr John Mac William, Évêque de Laghouat-Ghardaia et P. Jean-Marie Jehl, Administrateur de Constantine et Hippone. Il est à noter que la béatification est «la déclaration, par décret pontifical, qu'une personne de foi chrétienne a pratiqué les vertus naturelles et chrétiennes de façon exemplaire, ou même héroïque», avait expliqué, le 12 novembre dernier, l'évêque d'Oran Mgr Jean-Paul Vesco lors d'une rencontre organisée à l'occasion des préparatifs de cette cérémonie. La publication de ce décret, a-t-il souligné, «est suivie d'une célébration solennelle de béatification» avant de préciser que la vénération publique de celui ou celle qui est alors appelé «bienheureux» ou «bienheureuse» est par la suite «autorisée, localement ou universellement». Cette cérémonie de béatification permettra également de mettre en valeur le don de sa vie d'un autre martyr, musulman celui-là, Mohamed Bouchikhi. Ce jeune Algérien a choisi lui aussi de rester auprès de l'évêque d'Oran, au risque de sa vie. Nous le savons grâce à un testament spirituel très émouvant retrouvé après sa mort. C'est ainsi que cette cérémonie prend tout son sens : «Le sens de ces béatifications, c'est la valeur du témoignage de chrétiens tués avec des musulmans, dans une épreuve qu'ils ont fait leur», a-t-il affirmé. Et de préciser : «Le point capital est que ce témoignage réussisse à mettre en lumière celui de tous ces milliers d'Algériens musulmans, dont une centaine d'imams, qui ont payé de leur vie leur combat contre la terreur en mode religieux». Il ne s'agit pas de braquer les projecteurs sur «les chrétiens victimes de ces violences», mais bien de les mettre «en communion avec tous les Algériens» qui en ont lourdement souffert (la guerre civile a fait au moins 200.000 morts en Algérie durant les années 1990 - ndlr). «Nos frères et sœurs martyrs étaient -et doivent rester- un signe de fidélité». «Ils ne sauraient servir de prétexte au réveil d'une prétendue adversité qui les aurait opposés aux Algériens». C'était tout le contraire ! «Ils sont restés par solidarité». Et c'est, d'une certaine manière, «parce qu'ils étaient proches de ceux avec lesquels ils travaillaient que ces «bienheureux» ont été attaqués», dans leurs quartiers ou leurs villages, a-t-il expliqué. Il est à noter que c'est le 27 janvier dernier que le Saint-Siège a publié le décret reconnaissant le martyre de «Monseigneur Pierre Claverie et ses compagnons» (dont les moines de Tibhirine), et a donc donné le feu vert à leur béatification. C'est le diocèse d'Alger qui a engagé ce processus de béatification englobant ces 19 martyrs de la même cause. La décision d'engager cette procédure a été prise en mai 2000 à Rome. Le pape Jean-Paul II avait alors invité à célébrer au Colisée les martyrs du XXe siècle. Dans son discours, il avait prononcé les noms de Christian de Chergé et de ses compagnons du monastère de Tibhirine, sept moines enlevés puis tués au printemps 1996 par les terroristes. C'est là qu'a commencé une longue concertation avec notamment les membres de familles des victimes, avant d'entamer officiellement la procédure en 2007. «C'est une reconnaissance très profonde de la part de l'Eglise catholique, suite à une enquête qui a duré cinq années. Il y a eu démonstration que ces moines ont préféré servir en Algérie par dévouement et dévotion», a indiqué, mi-septembre dernier, le ministre des Affaires religieuses, M. Mohamed Aïssa. «La reconnaissance de ces moines n'exclut en rien la reconnaissance de l'Algérie de leurs efforts. C'est pourquoi la reconnaissance sera aussi politique», a ajouté Mohamed Aïssa. Hier à la veille de cet important événement, deux mosquées ont été inaugurées. La première, la mosquée «Ribat Tolba», dont d'un bienfaiteur et érigée sur les hauteurs du mont Murdjadjou, est un lieu historique, situé près du mausolée de Sidi Abdelkader Djilani. L'autre mosquée inaugurée est baptisée «Emir Abdelkader», à Haï El-Barki. Il s'agit d'un don de la société turque «Tosyali Algérie» de production de l'acier. |
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