Le président de la République n'a pu recevoir le prince héritier d'Arabie saoudite, en visite en Algérie pour deux jours. Le communiqué laconique de la présidence de la République explique qu'«alité du fait d'une grippe aiguë» le chef de l'Etat «n'a pu recevoir comme prévu le prince héritier d'Arabie saoudite» et que ce dernier lui a adressé «ses meilleurs vœux de prompt rétablissement».

Ainsi, Mohamed Ben Salmane (MBS), en tournée dans six pays arabes, devait, si l'on se fie au communiqué de la Présidence, rencontrer Bouteflika au cours de son séjour alors qu'aucune information n'avait circulé sur son agenda. Tout ce qu'on savait c'est que MBS devait s'entretenir avec de hautes personnalités de l'Etat, sans autres précisions. Ce n'est pas la première fois que le président de la République annule une rencontre officielle à la dernière minute, puisque le même scénario s'est produit le 20 février 2017, lorsque Alger avait annoncé, une heure avant le vol de la chancelière allemande, qu'étant donné l'état de santé de Bouteflika, il ne pouvait pas la recevoir. Le communiqué de la présidence avait évoqué alors «une bronchite aiguë».

Arrivé à Alger, dimanche soir, accompagné d'une importante délégation, le prince héritier saoudien a été reçu par le Premier ministre. Plusieurs membres du gouvernement étaient également présents à sa descente d'avion. En marge de cette visite, cinq projets de partenariat conclus entre les deux pays, dans plusieurs domaines, ont été inaugurés, hier, lors de la 12e session du Conseil d'affaires algéro-saoudien, coprésidé par le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, et le ministre saoudien du Commerce et de l'Investissement. Ces projets concernent la chimie minérale, le traitement des minéraux et l'industrie des produits chlorés de l'hydroxyde de sodium ou la soude caustique et la soude destinée à la purification de l'eau par la société saoudienne Adwan Chemicals. Il s'agit aussi d'un projet d'industrie pharmaceutique confié à la société saoudienne Tabuk Pharmaceuticals avec une capacité de production théorique de 10 millions d'unités. En outre, les deux parties ont inauguré un projet de fabrication de papier hygiénique par la société saoudienne Paper mill, d'une capacité de production de 30.000 tonnes pour un coût de 20 millions de dollars et un autre dans le secteur agroalimentaire pour la production de jus, dans la wilaya de Blida, par Aujan Groupe Holding.

Yousfi a exprimé la volonté de l'Algérie de promouvoir le partenariat et les investissements bilatéraux, se disant satisfait de la disposition des deux pays à hisser la coopération dans le domaine de l'industrie et d'autres secteurs. Le secteur de l'Industrie, a-t-il précisé, figure en tête des projets puisque 12 dossiers, d'un montant de 14 milliards de dinars, sont au programme, concernant les produits chimiques, le bâtiment, l'industrie alimentaire et la sidérurgie.