Tombé en décrépitude depuis longtemps, le sort du
célèbre cinéma «Sersou» (ex-Casino), implanté en
plein cœur de la ville de Tiaret, est comme scellé, au plus grand dam du public
cinéphile mais aussi du simple citoyen. En effet, si la salle obscure est
fermée depuis plusieurs années, ne servant qu'à quelques rares spectacles
organisés à la va-vite, les autorités locales viennent de décider de la
transformer en une annexe de la daïra pour en faire le siège de la commission
de retrait des permis de conduire. «Un détournement caractérisé d'un bien
culturel, bien de la commune» s'émeuvent des Tiarétiens.
Et comme pour ajouter une autre ombre noire au tableau, le cinéma «Rex», parmi
les plus anciens sur la place de Tiaret, a lui aussi
été détourné de sa vocation originelle avec sa cession à un entrepreneur pour
le transformer en surface commerciale.
La «mise à mort» de ces espaces de liberté et
d'expression pour promouvoir les activités culturelles, au même titre que la
fermeture, depuis de nombreuses années, du théâtre Hassan El Hassani, situé sur
la route Abdelkader Khouidmi, passent mal chez le
public féru de la chose culturelle, victime du changement de l'ordre des
priorités chez les gestionnaires de la giga-cité qu'est devenue l'antique
Tihert. La fermeture de ces deux salles de cinéma et leur affectation à des misions autres que celles pour lesquelles elles sont
destinées suscite la colère du mouvement associatif et de la population locale
qui interpellent les autorités locales pour la récupération de ces biens
culturels propriété de la commune, à la forte charge émotionnelle pour plus
d'un Tiarétien.