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C'est dans
le but de faire diversion à la tenue de la table ronde sur le Sahara occidental
qui verra le Maroc s'asseoir face au Front Polisario, auquel il dénie la
qualité d'interlocuteur avec qui négocier la solution du conflit dont le
territoire est l'enjeu, et même de la rendre inutile qu'à l'approche de ce
rendez-vous Mohamed VI a fait l'offre à l'Algérie de l'ouverture d'un dialogue
«direct et franc» entre les deux pays visant à dépasser les différends qui les
opposent. Le souverain marocain s'attendait à une réaction officielle du pays
voisin qui selon la position algérienne qu'elle exprimerait lui permettrait de
désengager le royaume du processus de négociation avec le Front Polisario dont
elle est une étape.
Il a dû désenchanter au constat que son «offre fraternelle» n'a pas fait s'agiter Alger où elle a été accueillie comme étant un «non-évènement». Pour autant, le palais et le Makhzen en émoi à l'approche de la tenue de la table ronde de Genève ont tenté par une ultime initiative de faire réagir les autorités algériennes avant la date fatidique fixée à ce rendez-vous en exerçant sur elles ce qui leur paraissait une pression diplomatique à laquelle elles ne pourraient se dérober. Elle a consisté à faire convoquer par le ministre des Affaires étrangères l'ambassadeur algérien pour lui faire part du «souhait du royaume de connaître la réaction officielle d'Alger sur l'initiative royale». Par son insistance à vouloir faire s'exprimer l'Algérie officiellement, le trône alaouite fait la preuve que la main qu'il prétend lui avoir tendue «fraternellement» n'a eu de raison d'être que pour court-circuiter la rencontre de Genève dont le format contredit la thèse marocaine d'un conflit du Sahara occidental qui a pour partie prenante face au royaume l'Algérie et non le Front Polisario. L'Algérie ne lui offrira pas à l'évidence l'opportunité de continuer à entretenir cette aberrante et surréaliste fiction. Pour couper court à l'accusation que Rabat lui fait de refuser le dialogue bilatéral algéro-marocain et d'être ainsi la partie qui bloque la construction du Maghreb arabe, l'Algérie a rendu publique une demande par laquelle elle a saisi le secrétaire général de l'UMA pour qu'il provoque une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'ensemble régional afin d'enclencher la relance de son édification. A cette annonce, la «main tendue fraternelle et sans calculs ni arrière-pensée» s'est soudainement refermée. Rabat ne conçoit la construction de l'Union maghrébine qu'à travers le prisme des volontés marocaines qui risquant d'être mises en échec à Genève lui font considérer qu'il est impossible d'envisager sa participation à la réunion demandée par Alger. Sa hargne a commencé à s'exprimer contre toutes les parties qui ont salué l'initiative algérienne en la qualifiant d'encourageante et allant dans le bon sens. La Mauritanie a été celle contre laquelle elle s'est exprimée avec une violence qui dénote le désarroi dans lequel sont le roi et le Makhzen pour la raison qu'elle a soutenu la demande algérienne et fait connaître sa disponibilité à accueillir la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UMA. Gageons qu'après la main tendue marocaine qui s'est refermée l'on va assister à une campagne médiatique anti-algérienne sans précédent par le nauséabond qui sera déversé sur le pays, son peuple et ses dirigeants. |
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