Le
Tribunal de Sidi M'hamed (Alger) a remis, dimanche,
en liberté provisoire l'humoriste Kamel Bouakaz,
l'ancien footballeur Fodil Dob
et Houari Boukhors. Le Tribunal a décidé de reporter
leur procès au 24 février 2019 pour auditionner les deux parties civiles
absentes de l'audience, à savoir l'animateur Sofiane Dani et le président de
l'APC d'Alger centre, Bettache Abdelhakim. «Le
retrait de la plainte par Sofiane Dani, lors de l'instruction judiciaire,
n'interrompt pas l'action publique», ont indiqué les avocats. Les accusés
étaient en détention provisoire depuis le 25 octobre pour «chantage et
extorsion de fonds, diffamation et atteinte à la vie privée des personnes à
travers la diffusion d'enregistrements de communications privées et
confidentielles sans le consentement des personnes concernées». Les mis en
cause ont été poursuivis pour les délits de «collecte et publication, par des
moyens frauduleux, de données conservées, traitées et transmises via un système
informatique, possession et divulgation et de données attentatoires aux
organismes de Droit public». Le Collectif de défense, composée d'une
cinquantaine d'avocats, en tête desquels Me Mustapha Bouchachi,
Me Benyessaad Noureddine, Me Benyekhlef
Cherif, Me Brahmi Hassen et Me Amine Sidhoum, a plaidé
la remise en liberté provisoire de leurs mandants conformément à l'article 123
bis du code de procédure pénale, en s'engageant à présenter toutes les
garanties pour leur comparution devant le tribunal le jour du procès. Les
avocats ont, en outre, affirmé que la remise en liberté provisoire de leurs
mandants «n'impactera pas l'instruction», mettant en avant l'article 50 de la
Constitution qui stipule que «le délit de presse ne peut être sanctionné par
une peine privative de liberté». Le Procureur de la République avait mandaté le
tribunal de Sidi M'hamed pour trancher la demande de
remise en liberté provisoire et ne s'était pas opposé au report du procès au 24
février 2019.