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La
succession de Djamel Ould Abbes, à la tête du FLN, a
commencé, hier dimanche, 25 novembre, avec l'installation de l'instance
dirigeante chargée de gérer les destinées du parti jusqu'au prochain Comité
central.
Le nouveau président de l'APN Mouad Bouchareb a été désigné, comme coordinateur de cette instance, qui est composée, après leur installation, de membres du Bureau politique du FLN, ainsi que de parlementaires. Il s'agit, notamment, de l'ancienne ministre Leila Tayeb, Mahmoud Guemmama, Saida Bounab, Saïd Lakhdari, Mustapha Karim Rehiel et Samia Bouras Kerkouche. C'est le 14 novembre dernier qu'un coup de tonnerre avait éclaté au-dessus du ciel du FLN, juste après l'éviction de Said Bouhadja, fomentée par le SG du parti, du perchoir et son remplacement mouvementé par Mouad Bouchareb. Une dépêche de l'APS avait annoncé que « le Secrétaire général du Front de Libération nationale, Djamel Ould Abbés a décidé, mercredi, de quitter ses fonctions de Secrétaire général de ce parti en raison de soucis de santé qui lui imposent un congé de longue durée. » L'APS ajoutait que « l'intérim sera assuré par Mouad Bouchareb, en attendant que les organes habilités du parti du FLN se prononcent sur son remplacement. » Passé l'effet de surprise, les réactions ont vite fait de dénoncer cette éviction de Djamel Ould Abbès, qui a, de son côté, déclaré qu'il n'était pas démissionnaire. « Dans la même journée de mercredi 14 novembre, il a déclaré que : « j'ai eu un malaise cardiaque qui a nécessité mon évacuation à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja et un repos total d'au moins 45 jours. » Il avait précisé en outre que « je n'ai pas démissionné, mais les hauts responsables ont estimé que je devais m'éloigner du stress que je subis depuis deux ans. » La confirmation que Djamel Ould Abbes n'a pas démissionné est venue, samedi 17 novembre, sous la forme d'un communiqué du parti, dans lequel il est, clairement, affirmé que « le secrétaire général du FLN, le Dr Djamel Ould Abbes, affirme qu'il est en période de repos, après le problème de santé dont il a été victime », et que « Djamel Ould Abbes affirme qu'il n'a fait aucune déclaration aux médias. » Dans la même journée de samedi, le chef du groupe parlementaire du FLN a expliqué de son côté que le SG du FLN n'avait pas démissionné de son poste. « Quant à Ahmed Boumahdi, membre du BP du FLN, il a déclaré que « je ne connais pas la source officielle sur laquelle l'Agence APS s'est basée pour donner l'information de la démission de Ould Abbès, alors que nous ne sommes pas au courant. » Il ajoutera qu' « il n'est pas possible de destituer un SG du FLN et de nommer un autre de cette façon », car « le FLN a ses statuts et le règlement intérieur précise qu'en cas de maladie du SG, c'est le membre le plus âgé du BP qui prend l'intérim et l'article 36 du même règlement dispose qu'en cas de démission du SG, le Comité central se réunit pour élire un nouveau secrétaire général.» Dans le cas de la désignation de Mouad Bouchareb, cela n'est pas le cas. Car sa désignation pour assurer l'intérim du parti, est en contradiction avec les statuts du FLN. En fait, l'article 36 du Statut du parti et l'article 9 du règlement intérieur du Comité central précisent que dans le cas de vacance du poste du secrétaire général, le membre le plus âgé du bureau politique dirige le parti en attendant la réunion du «CC» qui doit intervenir, obligatoirement, dans les 30 jours, qui suivent l'état de vacance pour élire un nouveau secrétaire général. L'installation d'une instance dirigeante provisoire du FLN, avec à sa tête Mouad Bouchareb est un précédent dans les annales du plus vieux parti algérien, avec des membres du BP triés sur le volet, et devrait provoquer une autre montée au front de l'opposition et accentuer la crise au sein du parti. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement Mahdjoub Bedda, qui avait déclaré « légale » la destitution de Said Bouhadja de l'APN, a estimé après la destitution de Ould Abbès du Secrétariat général du FLN que les changements au sein du parti, avec l'arrivée de Bouchareb, seraient une bonne chose. « Le changement arrive au bon moment au sein du parti. Il fallait du sang neuf », avait-il affirmé, assurant l'intérimaire au FLN de son soutien. Le départ de Ould Abbès a été, d'autre part, salué par plusieurs militants et cadres du FLN. « Il a fait trop de mal au FLN. Vous ne trouverez personne pour en dire du bien. Regardez Mehri, Benflis, Belkhadem ou Saidani, tous ont encore des soutiens au parti, alors que vous ne trouverez personne pour regretter Djamel Ould Abbès », estimait un cadre local du FLN. |
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