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La fin d'une phase aller d'une compétition est toujours utile pour établir un
état des lieux. Le championnat national est à mi-parcours, et il nous a paru
nécessaire de relever les principaux constats, certains rassurants, d'autres,
malheureusement plus nombreux, un peu moins. « L'USMA et les autres », pourrait-on
titrer après la nette supériorité affichée par les gars de Soustara
qui, sauf surprise inimaginable, s'acheminent tranquillement vers un nouveau
titre amplement mérité.
A tel point que les outsiders en sont réduits à se battre pour les deux autres marches du podium. On notera le renouveau de la JSK et de la JSS, alors que le champion en titre, le CSC, a régressé de façon inexplicable. Les déceptions ne manquent pas avec les parcours franchement décevants du MCA, du MCO et de l'ESS, dont on attendait beaucoup mieux, en fonction de leur passé, de leurs ambitions et des recrutements effectués. Et on ne manquera pas de déplorer les parcours quasi catastrophiques du CRB et de l'USMBA, toujours sous la menace de la relégation. Assurément, la phase retour s'annonce pour le moins agitée. - L'USMA sans partage Avec le rythme d'un futur champion, l'USM Alger a dominé de bout en bout la phase aller de la Ligue 1 Mobilis, s'adjugeant le titre honorifique de champion d'hiver avec un écart confortable de sept points sur son dauphin, la JS Kabylie. Solide leader avec 33 points, le club algérois pourrait même accentuer son avance en tête en cas de victoire le 29 novembre à domicile face à l'ES Sétif, en match comptant pour la mise à jour de la 11e journée. L'USMA a décroché 10 victoires et 3 nuls contre seulement une seule défaite concédée en déplacement face à la JSS (3-0), marquant 27 buts (meilleure attaque) et encaissant 11 buts (3e meilleure défense). Les statistiques réalisées par les «Rouge et Noir» plaident largement en leur faveur, ce qui leur ont permis de distancer leur poursuivant de 7 points et un match en moins. Comment expliquer cette supériorité des gars de Soustara sur ce championnat ? Pour ceux qui ne sont pas au courant des décennies écoulées doivent savoir que, dès la reprise des compétitions en 1962, les dirigeants de l'USMA ont fait preuve d'ambition, en mettant sur pied une équipe compétitive avec le concours de quelques anciens pros, ainsi que des éléments à la technique affirmée. Très vite, les supporters de cette équipe ont pris goût au football technique et offensif avec les Bentifour, Meziani. Avec les « Rouge et Noir », même en cas de défaite, le spectacle était toujours assuré. Et pourtant, à cette époque, la rivalité était rude avec le grand CRB des Lalmas, Achour, Kalem et autres Abrouk, sans oublier l'ES Sétif, le MCA, le MCO, le MOC, le MCS et l'USM Annaba, tous des clubs amateurs composés de joueurs de même statut, mais qui possédaient des capacités inégalées à ce jour. Ils occupaient tous une fonction dans le « civil », mais avaient la joie de jouer, ce qui explique bien des choses. Donc, avec son élogieux palmarès, l'USMA figure dans le lot restreint des clubs algériens parmi les plus titrés, et ce n'est que justice si ce club est revenu au premier plan après une courte éclipse. - La JSK: un séduisant dauphin Quoi qu'il arrivera au terme de ce championnat, nul n'oubliera le remarquable parcours de la JSK (2e, 26 pts), qui est restée longtemps invaincue avant de baisser pied au cours des dernières étapes de la phase aller, elle qui avait dû attendre l'avant-dernière journée lors du précédent exercice pour assurer son maintien. Les joueurs du « controversé » président Chérif Mellal ont dominé la moitié de la première partie de la saison, avant de subir un véritable coup d'arrêt à l'issue de la défaite à Alger face à l'USMA (1-0). La formation kabyle, battue vendredi à Bordj par le CABBA (1-0) en clôture de la 15e journée, reste sur une mauvaise série de trois défaites en quatre rencontres. En matière d'imperméabilité, l'arrière-garde kabyle est la 2e meilleure défense du championnat (10 buts encaissés), juste derrière celle de la JS Saoura (6 buts). On peut donc affirmer que le club du Djurdjura est un séduisant dauphin. - Le champion sortant en difficulté De son côté, le champion sortant, le CS Constantine, est redescendu de son nuage quelques mois après avoir connu la gloire en décrochant le deuxième titre de son histoire. Le club de Cirta a bouclé la phase aller à une triste 8e place au classement (19 pts), affichant un bilan de 4 victoires, 7 nuls et 4 défaites. Sous pression, l'entraîneur Abdelkader Amrani a fini par rendre le tablier, mettant fin à deux années de collaboration avec les «Sanafir». La JSS et le NA Husseïn-Dey ont terminé la manche aller main dans la main à la 3e place avec 23 points chacun. En dépit d'un passage à vide, ces deux formations ont réussi à préserver la dynamique de la saison dernière. Le club de Béchar avait terminé vice-champion et le Nasria troisième. - Que se passe-t-il au MCO ? Annoncé pourtant comme un prétendant au titre, grâce au recrutement effectué pendant l'intersaison ainsi que l'engagement de l'entraîneur marocain Badou Zaki, le MCO ressemble aujourd'hui à un château de cartes, qui pourrait s'effondrer à la moindre petite secousse. Or, le courant n'est pas passé entre certains joueurs et le technicien marocain, ces derniers ne parvenant pas à suivre la rigueur imposée. Il s'agit d'un constat plus important qu'on ne croit étant donné les exigences du football actuel où les pratiquants ne sont pas à la hauteur de leur statut de professionnels. En fait, et les faits l'ont amplement prouvé, les recrues n'ont guère répondu à l'attente, d'où le faible rendement de l'équipe, sans oublier l'indiscipline manifeste de certains d'entre eux, écopant de cartons et de suspensions plus que de raison. Ce décevant parcours va contraindre le président Belhadj à réagir en se séparant de joueurs manifestement limités alors qu'il va revoir plusieurs gros salaires à la baisse. N'oublions pas aussi les « attaques » externes dont le président du MCO est l'objet depuis quelques semaines. Tous ces paramètres expliquent un tant soit peu le faible parcours du club, qui risque encore gros, si cette grosse tempête ne se dissipe pas avant le début du cycle retour. - L'ESS et le MCA dans le flou, les promus dans le dur L'ES Sétif et le MC Alger, dont les effectifs sont les plus nantis de la Ligue 1, pointent à la 5e position avec 21 points chacun, accusant un retard important sur le leader usmiste. L'Entente, qui s'est passée vendredi des services de son entraîneur marocain Rachid Taoussi, compte 6 victoires, 3 nuls et 5 défaites. Les Sétifiens restent sur une série noire de trois défaites de rang à domicile, dont une face aux Saoudiens d'Al-Ahly (1-0) en 1/8 de finale (aller) de la Coupe arabe. Le MC Alger, qui en est déjà à son deuxième entraîneur (Adel Amrouche, NDLR), a été irrégulier depuis le début de la compétition avec un bilan moyen de 5 victoires, 6 nuls et 4 défaites. Le «Doyen» se distingue par une triste statistique en pointant à l'avant-dernière place au classement des équipes ayant perdu le plus de points à la maison (8 unités empochées seulement), derrière l'Olympique Médéa (7). Le Mouloudia a également connu l'humiliation lors de cette phase aller en se faisant balayer dans son antre d'Omar-Hamadi par la JSK (5-0). Les trois promus en Ligue 1, le MO Béjaïa (9e, 18 pts), l'AS Aïn M'lila (11e, 17 pts) et le CABBA (13e, 15 pts), ont raté leur retour parmi l'élite en se positionnant dans la deuxième partie du tableau et restent sérieusement menacés par le spectre de la relégation. L'USM Bel-Abbès, à l'instar du CSC, n'a pas réussi à rester sur la vague de la Coupe d'Algérie remportée en mai dernier. La formation de la «Mekerra» a dû attendre l'arrivée du nouvel entraîneur Youcef Bouzidi pour amorcer son redressement (7 points sur 12 possibles). - Le CRB droit vers le purgatoire Le CR Belouizdad, lanterne rouge avec 10 points seulement, est en train de vivre une saison cauchemardesque, conséquence d'une mauvaise gestion qui a entraîné le club phare de Laâquiba dans les profondeurs du classement. Le parcours est désastreux pour une équipe qui traverse depuis l'intersaison déjà une zone de turbulences ayant eu raison d'elle. L'entame de la saison a été chaotique suite au forfait déclaré lors de la première journée à domicile face à l'ASAM (défaite 3-0 sur tapis vert) pour dettes impayées, assorti d'une défalcation de trois points. Les coéquipiers du capitaine Billel Tariket devront puiser dans leurs ressources pour aller chercher le maintien, ce qui serait un véritable miracle pour le CRB au vu de la situation délicate dans laquelle il se trouve. Côté chiffres, 239 buts ont été marqués lors des 119 matchs disputés jusque-là (en attendant la rencontre USMA-ESS, ndlr), soit une moyenne de 2 buts/match. La journée la plus prolifique est la 5e (27 réalisations), alors que 7 buts ont été marqués seulement lors de la 11e journée (moins un match : USMA-ESS). L'attaquant du Paradou AC, Zakaria Naïdji, a terminé meilleur buteur de l'aller avec 11 réalisations. La compétition observera une trêve avant la reprise fixée au week-end du 28 et 29 décembre avec le déroulement de la 16e journée. l L'arbitrage toujours aussi décrié Décidément, l'arbitrage constitue toujours la pomme de discorde dans un football algérien en plein marasme, avec des joueurs, des entraineurs et des dirigeants prompts à « dégainer » envers les referees. Lorsqu'il s'agit de critiques, passe encore. Mais, et ça arrive de plus en plus souvent, ce sont des accusations très graves qui sont proférées contre les directeurs de jeu. Les prétendues victimes versent carrément dans la démesure, rendant encore plus opaque la « visibilité » d'un football déjà bien malade. D'ailleurs, le sélectionneur Djamel Belmadi lui-même a affirmé que « le championnat de Ligue 1 est d'un niveau faible, malgré la présence de quelques joueurs de talent. » La récente mésaventure du referee international Abid Charef lors de la finale aller de la Ligue des champions d'Afrique a été injustement exploitée par des dirigeants en mal d'arguments pour expliquer les défaites de leurs équipes. Nous dirons qu'il s'agit en réalité d'un amalgame qui n'a pas lieu d'être. Certes, il y a des arbitrages que l'on peut contester, mais de là à affirmer que des referees sont soudoyés, il y a une marge que nous ne franchirons pas. Et, d'ailleurs, si ces arbitres existent (il faut le prouver), il faut d'abord combattre les corrupteurs, qui ne sont autres que des dirigeants ou leurs « factotums » payés rubis sur ongles pour cette besogne. Il faut signaler que les indemnités des arbitres, tous grades confondus, vont être revus à la hausse, ce qui les aidera à ne pas céder aux offres malhonnêtes. Enfin, certains dirigeants parfois reconnaissent la faiblesse de leurs équipes, tout en accusant les arbitres... |
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