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Le parti de Benflis dénonce: «Confusion générale au sommet de l'État»

par R. N.

  Pour le Bureau politique de Talaie El Hourriyet, la scène politique algérienne vit sur le rythme de la « confusion générale qui règne au sommet de l'État». Elle est marquée par la «lutte entre des centres de décision au sein de la même famille politique, des dérives institutionnelles, l'instrumentalisation de la justice dans des règlements de compte et le piétinement de dispositions constitutionnelles et législatives», indique un communiqué du parti de Ali Benflis à l'issue de sa réunion mensuelle ordinaire organisée hier. «Chaque jour apporte son lot de «ratés» au sein du système, des signes de l'état de déliquescence dans lequel se trouve la plupart des institutions du pays», affirme le communiqué pour qui «tout ce remue-ménage sur la scène politique nationale a comme toile de fond une lutte ouverte entre différents centres du pouvoir politique, et des forces extraconstitutionnelles, pour influer sur la prochaine échéance électorale».

«Ni l'impasse politique, ni la crise économique qui gagnent en complexité, ne semblent assez graves aux yeux du pouvoir politique en place, accaparé obsessionnellement par l'échéance 2019 qu'il considère comme une simple formalité pour perpétuer la situation du statu quo qui assure la pérennité du régime politique, au point où il semble que les élections ne concernent que le pouvoir politique en place, les autres forces politiques devant servir de décor », ajoute la formation politique de l'ancien chef de gouvernement.

Le communiqué note que « les appels de partis d'opposition et de personnalités politiques nationales pour l'ouverture d'un dialogue politique national pour une sortie de crise consensuelle, n'ont pas encore pu infléchir l'obstination et l'entêtement du pouvoir politique en place à suivre sa feuille de route qui mènera le pays vers l'inconnu». «Le Bureau politique a, de nouveau, exprimé son inquiétude face à la vague d'arrestations qui a, récemment, touché des journalistes, des blogueurs, des artistes, pour faire taire toute voix critique du projet funeste du statu quo et condamne le recours abusif et injustifié à la détention provisoire préventive et aux peines d'emprisonnement pour des délits de presse. La place des journalistes n'est pas dans les geôles, ni dans les prisons, ni dans le box des accusés », ajoute la même source.

Le Bureau politique a, par ailleurs, condamné le recours injustifié à la force à l'encontre du rassemblement et de « la marche pacifique pour les Libertés » organisés à Béjaia le 20 novembre courant, et constate que les autorités se font encore plus répressives à mesure que s'approche l'échéance électorale de 2019 alors que le droit à manifester pacifiquement est garanti par la Constitution.

Loi de finances 2019 approuvée de «manière expéditive»

Concernant la situation économique, le communiqué de Talaie El Hourriyet note « le peu d'intérêt accordé par les députés de la « majorité » au projet de loi de finances 2019 et la manière expéditive avec laquelle il a été « approuvé » par une assemblée législative plus que jamais en manque de légitimité après le coup de force mené contre son président ».

Pour le Bureau politique du parti, la LF 2019 « ne repose sur aucune stratégie économique et financière », «ne contient aucune mesure concrète pour lutter contre l'évasion et la fraude fiscales et aucune mesure de lutte contre la corruption et de régulation de l'informel», et «reflète un manque de volonté politique d'engager des réformes et de rationaliser les dépenses publiques, notamment la réduction du train de vie de l'Etat ». Sur le même sujet, le communiqué estime que la LF 2019 «maintient la gestion opaque des comptes d'affectation spéciale » et « ne comporte aucune stratégie de lutte contre le chômage». En conclusion, le parti de Ali Benflis estime que la LF 2019, «fortement influencée par la prochaine échéance électorale », sera de nature à «aggraver les problèmes en différant les solutions». Par ailleurs, le communiqué «félicite les syndicats autonomes qui ont été à l'origine de la création de la « Confédération des Syndicats Algériens » » qu'il considère comme « acquis important à la fois pour le monde du Travail et sa capacité de défendre ses acquis et droits socio-professionnels mais également pour la lutte pour la démocratie dans notre pays dans la mesure où il consacre le pluralisme et la liberté syndicaux ».