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Le chapitre
Ould Abbès serait déjà
fermé et le FLN a ouvert une autre page en prévision de la prochaine élection
présidentielle. Les quatre partis de la majorité regroupés au sein de «la
nouvelle coalition présidentielle» ont maintenu la feuille de route qui porte
sur le soutien du président à une éventuelle 5ème mandature. Et à l'issue de
leur rencontre dimanche, ils ont réitéré leur soutien au président Abdelaziz
Bouteflika pour «garantir la poursuite des réformes et du développement pour
une Algérie qui regarde l'avenir avec confiance et espoir». La déclaration
commune de cette coalition présidentielle est sans équivoque, tout en se
gardant d'appeler le président à postuler pour un 5ème mandat.
La politique sémantique reste la même que celle de la désormais «ex-époque» d'Ould Abbès, puisque les soutiens du président parlent beaucoup plus de «continuité» que de 5ème mandat. Ce terme «continuité» veut dire, en réalité, tout et rien en même temps, dans la mesure où aucune indication politique claire n'est perceptible. Juste que le président Bouteflika, qui n'a pas encore donné d'indications s'il est partant ou pas pour briguer un dernier mandat, reste le candidat des partis au pouvoir et que l'opposition devrait soit boycotter cette élection, soit présenter ses candidats. Mais, au plus haut sommet de l'Etat, et si on maintient le suspense sur la candidature du président, ce serait beaucoup plus pour dégager l'espace autour du prochain présidentiable des partis de la nouvelle coalition présidentielle, plutôt que de donner l'impression à l'opinion publique que tout est déjà joué. D'autant que passé l'épisode Ould Abbès, les cadres du FLN ont repris leurs activités et semblent même ignorer le départ de leur SG, même s'ils sont conscients que les jeux de coulisses pour le leadership du parti ont repris de plus belle. Pour autant, les luttes au sein des partis de la majorité parlementaire en prévision de la prochaine échéance électorale, tout autant que cette inquiétante somnolence du gouvernement qui n'arrive pas à relancer la croissance économique, oublient que le pays est devant de terribles défis économiques et des enjeux sociaux préoccupants. L'économie nationale vit déjà à crédit avec le recours au financement non conventionnel, les recettes pétrolières sont en baisse alors que les importations explosent, les déficits sont de plus en plus énormes et les perspectives à moyenne échéance ne sont également pas réjouissantes. Le gouvernement Ouyahia que l'on ne peut accuser d'en être l'auteur, puisqu'il ne fait qu'exécuter la politique du président qui concentre tous les pouvoirs entre ses mains en vertu de la nouvelle Constitution, n'a pas les coudées franches pour exécuter de profondes et radicales réformes économiques pour éviter l'iceberg que des think tanks prédisent pour très bientôt. La situation sur le plan économique serait inquiétante et le gouvernement ne peut pas faire grand-chose sans des réformes profondes, très douloureuses sur le plan social et radicales au plan économique. Mais, le quitus politique fait défaut, trop d'enjeux sont en jeu et donc que les changements politiques au sein des partis au pouvoir sont une attraction de moindre mal que des décisions fermes et courageuses qui feront mal dans l'immédiat, mais beaucoup de bien à l'avenir. C'est ce qui explique que de vraies réformes économiques ne peuvent être envisagées pour le moment avant de connaître le prochain président. Le tout enrobé de patience, même si les coups de Jarnac ne sont pas exclus dans cette configuration. |
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