Plusieurs
maladies de la cornée dont le traitement est exclusivement chirurgical
nécessitent une greffe. Au grand bonheur de ces malades, dix personnes ayant
perdu la vue ont bénéficié de ces opérations chirurgicales à l'EHS
d'ophtalmologie d'Oran, la semaine passée. A Oran, ils sont près de 200 malades
inscrits sur la liste d'attente de l'Etablissement hospitalier spécialisé en
ophtalmologie «Pr. Lazreg» et son antenne «Hammou Boutlélis», qui espèrent
bénéficier d'une greffe de la cornée. Les malades sont originaires de plusieurs
wilayas de l'Ouest. Leur prise en charge est souvent tributaire du nombre de
greffons importés par l'Institut Pasteur car les quantités réceptionnées sont
souvent en deçà des besoins exprimés. Ainsi et depuis le début de l'année, une
quarantaine de personnes ont bénéficié de cette opération. Indiquée dès que
l'opacification de la cornée est définitive, la greffe de la cornée constitue
la greffe d'organes la plus courante, techniquement bien codifiée et qui pose
le moins de problèmes de rejet (seulement dans 3 à 4% des cas). Le prix du
greffon est passé, en l'espace de quelques années, de 17 à 40 millions de
centimes, pris en charge par l'Etat. Ce genre d'intervention a été interrompu
de 2012 à fin 2014 pour défaut de greffons. Actuellement, les ophtalmologues posent
un problème de textes législatifs qui interdisent de procéder à des
prélèvements sans autorisation des parents des personnes décédées et de
l'indisponibilité des greffons au niveau local. C'est ainsi que les
ophtalmologues algériens plaident pour la création d'une banque de cornées ou
ce qu'on appelle une banque des yeux, à l'instar des pays voisins, comme le
Maroc où la greffe de la cornée est une opération courante. Pour rappel, plus
de 650 greffes de la cornée ont été réalisées depuis 2006 à ce jour, au niveau
de l'EHS d'ophtalmologie. Oran couvre la majorité des spécialités de médecine
ophtalmologique dans l'ouest du pays et la technique de greffe de la cornée est
très maîtrisée par les équipes chirurgicales pluridisciplinaires mobilisées
pour ce type de greffes. Notant que ces équipes ont bénéficié de programmes de
«formation consistante» dans ce domaine chirurgical. La greffe prend en moyenne
moins d'une heure dans cet établissement.