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Situation
d'extrême confusion, inédite, au sein de l'ex-parti unique, le FLN, après que
son Secrétaire général, Djamel Ould-Abbès ait été
déclaré, mercredi en début d'après-midi, démissionnaire.
Une «source officielle» avait affirmé dans la même journée à l'Agence de presse «APS» que Ould-Abbès a décidé «de quitter ses fonctions de Secrétaire général en raison de soucis de santé qui lui imposent un congé de longue durée». Une déclaration qui a vite fait le tour des rédactions, et étonné plus d'un, au sein des états majors politiques, y compris dans la maison FLN. La même dépêche de l'APS ajoutait que «l'intérim sera assuré par Mouad Bouchareb, en attendant que les organes habilités du parti du FLN se prononcent sur son remplacement.» Les termes de cette dépêche ont nourri beaucoup d'interrogations, en particulier au sein des membres du bureau politique du FLN. Il y a d'abord la première réaction du concerné, Ould-Abbes, qui aurait déclaré, dans la même journée de mercredi dernier, à plusieurs médias que «j'ai eu un malaise cardiaque, qui a nécessité mon évacuation à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja et un repos total d'au moins 45 jours.» Il aurait précisé, en outre, que «je n'ai pas démissionné, mais les hauts responsables ont estimé que je devais m'éloigner du stress que je subis depuis deux ans.» Il a ajouté, dans une déclaration à ?El Watan' que «j'ai senti que je n'allais pas bien. J'ai tout de suite été au service de Cardiologie de l'hôpital militaire, où les médecins ont exigé un repos total, vu mon état de santé et mon âge.» La confirmation que Djamel Ould-Abbès n'a pas démissionné est venue, samedi 17 novembre, sous la forme d'un communiqué du parti, dans lequel il est clairement affirmé que «le Secrétaire général du FLN, le docteur Djamel Ould- Abbès, affirme qu'il est en période de repos après le problème de santé dont il a été victime», et que «Djamel Ould-Abbès affirme qu'il n'a fait aucune déclaration aux médias.» Dans la même journée de samedi, le chef du groupe parlementaire du FLN a expliqué, de son côté, que le SG du FLN n'avait pas démissionné de son poste. «Monsieur le Secrétaire général ne s'est pas retiré et il n'a pas démissionné. Il est malade et nous lui souhaitons un rétablissement rapide», avait-il annoncé à des journalistes. De son côté, Ahmed Boumahdi, membre du BP du FLN, a déclaré que « je ne connais pas la source officielle sur laquelle l'Agence de presse service s'est basée pour donner l'information de la démission de Ould-Abbès, alors que nous ne sommes pas au courant.» Selon lui, Ould-Abbès a «eu un problème de santé», mais «il n'a pas démissionné de son poste comme cela a été annoncé par l'agence officielle.» Pour Boumahdi, «il n'est pas possible de destituer un SG du FLN et de nommer un autre de cette façon», car «le FLN a ses statuts et le règlement intérieur précise qu'en cas de maladie du SG, c'est le membre le plus âgé du BP qui prend l'intérim et l'article 36 du même règlement dispose qu'en cas de démission du SG, le Comité central se réunit pour élire un nouveau secrétaire général.» La désignation de Mouad Bouchareb comme intérimaire, annoncée par une «source officielle» citée par l'APS «n'est pas d'actualité», a-t-il précisé, avant d'ajouter que « le SG du parti poursuit son travail normalement.» «Nous venons de discuter avec lui au téléphone et son état de santé s'améliore», poursuit-il, cité par TSA. Toutes ces déclarations jettent le doute sur l'information de cette «source officielle», citée par l'APS, qui avait annoncé que l'intérim du SG du FLN est assuré par Mouaed Bouchareb, élu, illégalement, à la tête de l'APN après un mouvement de dissidence chapeauté par Ould-Abbès pour évincer du perchoir Said Bouhadja. Au sein du plus vieux parti algérien encore en activité, c'est vraiment la bouteille à l'encre. Car la désignation de Mouad Bouchareb pour assurer l'intérim du parti, est en contradiction avec les statuts du FLN. En fait, l'article 36 du Statut du parti et l'article 9 du règlement intérieur du Comité central précisent que, dans le cas de vacance du poste du secrétaire général, le membre le plus âgé du bureau politique dirige le parti, en attendant la réunion du CC qui doit intervenir, obligatoirement, dans les 30 jours, qui suivent l'état de vacance pour élire un nouveau secrétaire général. Le BP du FLN, en réagissant, samedi, par un communiqué en affirmant que le SG du parti n'a pas démissionné, laisse la porte ouverte à toutes les éventualités, y compris le fait que Bouchareb assure l'intérim, en attendant le retour de Djamel Ould-Abbès. Sans Ould-Abbès, les choses s'accélèrent au FLN Mais, en l'absence du SG du FLN, officiellement non démissionnaire, mais en convalescence, les choses s'accélèrent au sein du parti, et le ministre chargé des Relations avec le parlement, Majdjoub Bedda, semble être une des chevilles ouvrières d'un autre putsch, au sein du FLN, cette fois-ci, après celui à l'APN. C'est bien Bedda, qui avait affirmé que l'élection de Mouad Bouchareb était «légale», après le débarquement de Said Bouhadja. Le ministre FLN était samedi à Annaba, après une tournée à Alger, Djelfa et Laghouat, pour une nouvelle sortie publique de l'Association des anciens élus du FLN. Les anciens élus et cadres du FLN de six wilayas de l'Est (Annaba, Guelma, Souk Ahras, El Tarf, Skikda et Tebessa) étaient présents, à cette réunion, au cours de laquelle Bedda, accompagné par Amar Tou et Rachid Harraoubia, avait notamment appelé le Président Bouteflika à poursuivre sa mission au service de l'Algérie. «Il est de notre devoir de respecter le président pour tout ce qu'il a apporté au pays et nous lui demandons de continuer la mise en œuvre de ses nombreux programmes», a-t-il lancé dans une salle comble. Les initiateurs de cette association des anciens élus et cadres du FLN veulent en faire «un forum des élus» pour concurrencer les autres partis politiques. Mahdjoub Bedda a montré que les changements, au sein du FLN, avec l'arrivée de Bouchareb, seraient une bonne chose. Le changement arrive au bon moment au sein du parti. Il fallait du sang neuf», a-t-il affirmé, assurant l'intérimaire au FLN de son soutien. A Annaba, il y a très peu de partisans de Ould-Abbès: «il a fait trop de mal au FLN. Vous ne trouverez personne pour en dire du bien. Regardez Mehri, Benflis, Belkhadem ou Saidani, tous ont encore des soutiens au parti, alors que vous ne trouverez personne pour regretter Djamel Ould-Abbès», estime un cadre local du FLN. L'autre grande activité du FLN, celle avec la nouvelle coalition de soutien au Président Bouteflika, s'est tenue hier dimanche, au siège du parti, pour une nouvelle réunion, cinq jours après l'annonce surprise de «la démission» de Djamel Ould-Abbès. La coalition est composée du FLN, du RND, de TAJ et du MPA. Le FLN était représenté par Mustapha Rehiel et Ahmed Boumahdi, tous les deux membres du bureau politique du parti. Le départ de Ould-Abbes du FLN semble vraiment consommé. La manœuvre ayant présidé à la désignation de son «remplaçant» serait le résultat de trop de fautes commises par l' «ex»-SG du FLN, en particulier dans la polémique entre le ministre de la Justice Tayeb Louh et son Premier ministre Ahmed Ouyahia. En prenant la défense de Ouyahia, Ould-Abbès s'est trouvé au milieu de tirs croisés, et son départ était programmé. La brusque détérioration de son état de santé semble avoir précipité son départ. |
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