Alors
que la sécurité des vols d'Air Algérie a été abondamment évoquée suite à la
grève du personnel de la maintenance, qui dure depuis le 11 novembre dernier,
l'UGTA, qui ne s'était pas encore prononcée, est sortie de sa réserve. Dans son
communiqué rendu public hier, la section syndicale UGTA d'Air Algérie a démenti
rigoureusement les informations diffusées par certains médias sur de prétendus
vols d'appareils de la compagnie sans contrôle technique. «Nous rassurons les
usagers et affirmons solennellement que les avions d'Air Algérie, alignés pour
les vols, sont techniquement contrôlés en matière de navigabilité selon les
normes de sécurité prescrites par les autorités nationales et internationales»,
précise la même source qui indique que les contrôles sont assurés «par des
mécaniciens et ingénieurs hautement qualifiés et certifiés par l'autorité
nationale (DACM)». En outre, ajoute le communiqué, et «avant chaque départ,
l'avion est soumis à trois contrôles rigoureux» exercés par «le mécanicien
avion», «le service de contrôle interne à la compagnie (SACA)» et «le personnel
navigant». A ces opérations se greffent celles effectuées sur l'avion lorsqu'il
arrive à destination par «les autorités locales habilitées, à titre d'exemple,
le SAFA pour l'Europe (Safety assessement
of foreign aircraft». La
maintenance aéronautique de la compagnie nationale est «dotée d'agréments
européens et internationaux lui permettant d'exercer l'activité selon les
normes requises», affirme encore le syndicat. Jeudi dernier, Air Algérie avait
tenu à rassurer ses clients sur la fiabilité technique de ses vols. Mohamed Charef, le conseiller du P-dg de
la compagnie aérienne nationale, avait affirmé, dans une conférence de presse
consacrée à la grève des travailleurs de la maintenance qu'«aucun avion n'est
autorisé à décoller sans subir des contrôles techniques et sans finaliser
toutes les procédures administratives», en dépit de ce débrayage. «Les avions
sont contrôlés par les techniciens et ingénieurs qui ont refusé de répondre à
l'appel de cette grève», a-t-il précisé. Cette mise
au point répond aux interrogations soulevées sur la sécurité des vols d'Air
Algérie suite au débrayage des techniciens et ingénieurs chargés du contrôle
technique des avions au sol et leur entretien en ligne, soit après chaque vol
et avant chaque décollage. Mohamed Charef a loué la
qualité du contrôle technique et de maintenance prodiguée par les techniciens
et ingénieurs d'Air Algérie, expliquant qu'elle est conforme «aux normes et
règles de sécurité en vigueur à l'échelle mondiale». Un avis conforté par le
directeur central d'Air Algérie, Ziouche Salim, qui a
déclaré que les avions étaient contrôlés en Algérie et à l'étranger, ajoutant
que tous les appareils d'Air Algérie et même ceux des autres compagnies qui se
trouvent à l'aéroport Houari Boumediene étaient contrôlés «minutieusement».
Pour
l'UGTA, ces informations ne sont que des «attaques contre le pavillon national
d'Air Algérie» et leurs auteurs «commettent l'imprudence de douter et de
s'attaquer à la maintenance aéronautique algérienne, qui a déjà acquis ses
lettres de noblesse depuis des décennies». Charef
avait tenu à déplorer «certaines voix qui se sont élevées en faveur de cette
grève ou pour d'autres intérêts, en prétextant qu'il y a absence de contrôle
technique et de maintenance des avions avant le décollage, un prétexte pour
tromper l'opinion publique et porter atteinte à l'image de la compagnie à
l'étranger». Mercredi dernier, le Mouvement citoyen algérien en France (MCAF)
avait indiqué, dans un communiqué, qu'il allait demander «à la direction de
l'aviation civile internationale (OACI) d'accentuer les contrôles des appareils
d'Air Algérie, puisqu'il s'agit de la sécurité des passagers avant tout». Le
président du SNTMA, de son côté, n'a pas voulu s'exprimer sur cette question.